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Les avocats de Villepin contre-attaquent et demandent la relaxe

Alors que le procureur a requis, mardi, 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende à l'encontre de l'ex-Premier ministre, le procès Clearstream s'est poursuivi, mercredi, avec les plaidoiries des avocats de Dominique de Villepin.

Après le réquisitoire du ministère public, place aux avocats de la défense. Toute la journée, les quatre conseillers de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin se sont succédés pour plaider la relaxe de leur client. "Je n’ai jamais vu une ordonnance de renvoi consacrer autant de pages à un mobile […], cette rivalité ou cette pseudo-rivalité" politique entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, a lancé Me Olivier Metzner. Pour lui, il s’agit là "d’un dossier construit que l’on a construit à rebours", en partant du mobile pour remonter à une origine imaginaire : la culpabilité de Dominique de Villepin.

Mardi, le procureur a requis 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d’amende contre l’ancien Premier ministre, arguant qu’il s’était rendu coupable de dénonciation calomnieuse par "abstention".  Dominique de Villepin est soupçonné d’avoir pris part à une vaste manipulation au cours de laquelle des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajouté sur des listings bancaires afin de faire croire qu'ils détenaient un compte occulte à l'étranger.

"Jamais personne n’a été condamné pour avoir omis de faire quelque chose, s’est insurgé Me Metzner. On imagine : ‘J’ai été condamné pour n’avoir rien fait'." L’avocat estime que Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense à l’époque des faits, et Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie, se sont également abstenus de dénoncer des faits dont ils avaient connaissance.
 

Nicolas Sarkozy "n’est pas une partie civile comme les autres"

Pour le ténor du barreau, dont la plaidoirie était très attendue, Nicolas Sarkozy n'est "pas une partie civile comme les autres". Il dispose en effet, dit-il, du soutien du secrétaire général de l'Elysée et de celui du conseiller justice de l'Elysée. "Une fois la justice rendue", il continuera à pouvoir "nommer les magistrats qui ont jugé et les procureurs qui ont requis", affirme-t-il.

Un peu plus tôt dans la journée, Me Luc Brossolet, également avocat de Dominique de Villepin, s’en était également pris au président de la République, mais sans le nommer. "Le dossier porte l'empreinte de son désir, d'un désir quasi-hystérique, d'un désir de prince capricieux", a-t-il estimé. Pour Me Bossolet, Dominique de Villepin est victime d'un "préjugé" judiciaire qui est le "plus court, le plus sûr vers l'injustice". "On a traîné un homme dans la boue pour une instruction qui n'a jamais existé", a-t-il affirmé.

A l’extérieur du prétoire, Me Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, s’est , lui, montré piquant. "Pour ne rien vous cacher, je n’ai pas bien compris toute la plaidoierie de Me Metzner mais j’étais mal placé. C’est dommage qu’avec les moyens de communication modernes, il n’y ait pas de sous-titrages."

Le procès doit s'achever à la fin de la semaine. Le jugement sera mis en délibéré au début de l'année 2010.