Si la demande d'extradition des États-Unis s'éternise, le réalisateur franco-polonais Roman Polanski pourrait se rendre dans le pays de son plein gré pour affronter la justice californienne, affirme son avocat.
Dans l’affaire Polanski, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Après s’être vu refuser, hier, sa demande de mise en liberté provisoire, le cinéaste pourrait choisir de rentrer aux Etats-Unis.
L’artiste franco-polonais de 76 ans, qui avait fui les Etats-Unis il y a plus de 30 ans pour une affaire de mœurs, pourrait y retourner pour s’expliquer face à la justice américaine si la procédure d’extradition s’éternisait. "Une procédure peut durer des mois, explique son avocat, Me Kiejman. On peut s’acheminer vers une extradition si la justice suisse ne tient pas compte des arguments qui pourraient s’y opposer."
Les Etats-Unis ont jusqu’à fin novembre pour déposer une requête d’extradition. L’artiste est détenu en Suisse depuis plus de 3 semaines pour avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de 13 ans en 1977 – un délit imprescriptible. Selon son avocat, Polanski a "des regrets sans aucun doute".
La victime, Samantha Geimer, aujourd’hui âgée de 45 ans et mère de 3 enfants, a depuis retiré sa plainte.
Trente ans sans avoir mis un pied sur le sol américain
La justice suisse a débouté, hier, Roman Polanski de son recours contre le mandat d’arrêt destiné à permettre son extradition aux Etats-Unis. Les juges ont estimé que le délit de fuite était "élevé" en raison des "moyens" dont dispose Polanski, qui reste donc pour l’instant en prison.
Réfugié en France depuis la fin des années 70, Roman Polanski a été arrêté le 26 septembre à l’aéroport de Zurich, alors qu’il venait recevoir un prix.
Prudent quant à ses déplacements, il n’est jamais retourné aux Etats-Unis depuis 1977, pas même en 2003 pour recevoir l’Oscar du meilleur réalisateur qui lui avait été décerné pour son film "le Pianiste".
En affrontant la justice américaine, il risque la prison à vie.