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"Scandalisé", Gérald Darmanin évoque la dissolution du groupuscule Génération identitaire

Le ministre de l'Intérieur s'est dit, mardi, "scandalisé" par les opérations anti-migrants du mouvement d'extrême droite Génération identitaire dans les Alpes et les Pyrénées. Gérald Darmanin a annoncé avoir demandé à ses services de réunir les éléments permettant de dissoudre le groupuscule identitaire.

"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterais pas à proposer la dissolution." Voici ce qu'a déclaré Gérald Darmanin, mardi 26 janvier, au sujet de Génération identitaire. Le ministre de l'Intérieur s'est dit "scandalisé par le travail de sape de la République" des membres du groupuscule d'extrême droite, qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.

Le procureur de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, a par ailleurs annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale". Cette enquête est justifiée par des "des propos tenus sur cette banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée", a précisé le procureur, Christophe Amunzateguy.

Gérald Darmanin met à l'étude la dissolution de Génération identitaire

J’ai demandé aux services du ministère de l’Intérieur de réunir les éléments qui permettraient de proposer la dissolution de #GenerationIdentitaire. pic.twitter.com/4cRPlsOTPm

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 26, 2021
Le ministère agira "évidemment dans le cadre des lois et des règlements de la République en proposant notamment, une fois que ces éléments seront réunis, le contradictoire dû à chaque association", a ajouté Gérald Darmanin à Paris lors de la conférence de presse mensuelle sur l'activité des forces de l'ordre.

C'est la première fois que le ministre de l'Intérieur condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque la possibilité de sa dissolution. Ces dernières semaines, son ministère avait obtenu celle d'associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme – le CCIF, BarakaCity ou encore le collectif Cheikh Yassine.

Plusieurs élus d'Occitanie dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, avaient demandé la semaine dernière au ministère de l'Intérieur la dissolution de "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux" après leur action coup de poing dans les Pyrénées.

Mardi dernier, une trentaine de militants du groupuscule identitaire, "dans des voitures sérigraphiées 'Defend Europe'", se sont installés au Col du Portillon [col routier des Pyrénées centrales], certains sont "partis en randonnée" et utilisant "un drone" pour surveiller la frontière.

Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne entendait lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées". 

En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble pour des précédentes opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.

Avec AFP