À la une de la presse, ce lundi 25 janvier, les manifestations de samedi en Russie, contre l’arrestation de l’opposant Alexeï Navalny, la façon dont le régime chinois a su transformer la tragédie de Wuhan en succès politique, un procès historique en France, et une farce égyptienne, dix ans après la révolution de la place Tahrir.
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À la une de la presse, les manifestations de protestation samedi en Russie, contre l'arrestation de l'opposant Alexeï Navalny.
D'après Kommersant, ces manifestations ont donné lieu à un nombre d'arrestations "record". Le quotidien russe faisant état de plus de 3 600 personnes interpellées. "Malgré cela, les partisans d'Alexeï Navalny promettent de poursuivre les manifestations." Le journal rapporte que l'opposition "est convaincue que la mobilisation va prendre de l'ampleur, à mesure qu'approcheront les élections de septembre prochain", tandis que le Kremlin martèle que les soutiens à Vladimir Poutine "sont bien plus nombreux que les manifestants". Le scénario d'une mobilisation qui pourrait aller crescendo dans les mois à venir, est également évoqué par Vedomosti, qui explique que les manifestants ne se mobilisent pas seulement en faveur d'Alexeï Navalny, mais aussi, de façon plus large, "contre le pouvoir actuel" en Russie.
Le Monde observe que la Russie n'a pas connu "d'élan massif de sympathie à l'égard (d'Alexeï Navalny), après son empoisonnement", mais le considère malgré tout comme "une arme vivante", qui parvient à "mettre à nu le Kremlin", dont les opposants réclament "une forme de dignité civique et l'État de droit". Des aspirations que Le Monde appelle les Occidentaux à "soutenir" "en traquant sans merci l'argent sale de certains responsables politiques et fonctionnaires russes dissimulé en Europe sur des comptes ou sous forme d'investissements immobiliers". Dans une déclaration Financial Times, le président polonais appelle l'Union européenne à renforcer les sanctions contre la Russie. "Si on veut imposer le respect du droit international, la seule manière de le faire sans fusils, canons ni bombes est (de le faire) via des sanctions. Donc nous sommes prêts à aider à bâtir un consensus sur cette question", annonce Andrzej Duda. En Chine, The Global Times a une lecture passablement différente des manifestations de ce week-end en Russie, dans lesquelles il voit la main de Bruxelles et de Washington. "Les États-Unis et les autres pays occidentaux interviendront dans tous les pays qui connaîtront des troubles intérieurs et il est de première importance pour ces pays de ne pas les laisser faire", met en garde le journal.
La Chine, où la ville de Wuhan se murait il y a un an dans un confinement strict pour tenter d'endiguer l'apparition du Covid-19. Un an après, The Global Times, toujours, salue "la mobilisation (formidable) de toute la société chinoise", qui aurait permis à la ville d'éviter que le confinement ne tourne au "chaos". "L'efficacité de la mobilisation sociale a été un test (positif) pour le pouvoir", claironne le journal. "Un an après, le contrôle du parti communiste chinois sur le récit (de ce qui s'est passé) est total. Selon le pouvoir, Wuhan n'est pas une preuve des faiblesses de la Chine, mais de ses forces. Les souvenirs des horreurs de l'année dernière s'estompent, et même les critiques les plus modérées sont décriées": The New York Times estime que ce qui s'est passé à Wuhan prouve que "Pékin a la capacité de contrôler ce que les gens en Chine voient, entendent et pensent à un degré qui dépasse les analyses les plus pessimistes". "Lors de la prochaine crise, que ce soit une catastrophe, une guerre ou une crise financière, il faudra se souvenir que le PCC a les outils pour rallier le peuple, quelle que soit sa mauvaise gestion de la situation", prévient le quotidien américain.
En France s'ouvre lundi le procès d'une dizaine d'entreprises agrochimiques, dont Bayer-Monsanto, poursuivies par une Franco-Vietnamienne qui s'estime victime de l'agent orange, un herbicide ultratoxique déversé durant la guerre du Vietnam. L'Humanité évoque "le procès d'un crime de guerre", "un procès historique, car il est possible que, pour la première fois, une décision de justice reconnaisse la responsabilité des sociétés américaines à l'égard des victimes" vietnamiennes et crée ainsi "un précédent juridique sur lequel d'autres victimes pourraient s'appuyer, pour initier d'autres procédures, en France ou ailleurs". Le journal rend hommage à la ténacité de Tran To Nga, 79 ans, "la fille du Mékong, du colonialisme et de la guerre", comme elle se résume elle-même. "Grâce à elle, écrit L'Huma, 'agent orange' n'est plus seulement le nom d'un produit chimique, ni même d'une arme, mais un symbole universel pour dire la monstruosité de la guerre du Vietnam".
"Alors que la crise sanitaire tue des centaines d'Égyptiens tous les jours. Alors que des milliers d'ouvriers font grève pour protester contre le démantèlement de l'entreprise publique de fer et d'acier. Et alors que le pays commémore aujourd'hui l'anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011", la presse égyptienne, paraît-il, fait ses choux gras depuis plusieurs jours, d'une affaire qui aurait éclaté après la diffusion d'une vidéo montrant quelques dames chics réunies pour une fête d'anniversaire et dégustant des petites douceurs… en forme de phallus. Selon le site libanais Al Modon, cité par Courrier International, cette hérésie a valu à la pâtissière, une femme pauvre du Caire, d'être arrêtée par la police pour "outrage à la morale publique, à la pudeur et aux valeurs familiales", mais aussi pour "exercice d'une activité commerciale non déclarée". D'après Al Modon, l'État égyptien a jeté cette femme "en pâture pour l'exemple, pour faire peur. Pour rappeler que tout le monde est un prisonnier en puissance".
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