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David Douillet remporte la législative partielle de Poissy

Le champion olympique de judo a remporté une élection législative partielle dans le département des Yvelines. L'affaire Jean Sarkozy n'a donc pas pesé sur le scrutin, malgré les craintes des élus de la majorité.

AFP - Le superchampion de judo David Douillet a réussi dimanche son entrée en politique, en remportant l'élection législative partielle des Yvelines, alors que certains dans son camp craignaient qu'il ne pâtisse de la polémique autour de Jean Sarkozy, fils du président.

David Douillet, 40 ans, silhouette de colosse et deux fois médaille d'or aux Jeux Olympiques (Atlanta puis Sydney), avait fait un brillant premier tour, réunissant plus de 44% des suffrages, soit 23 points de plus que le maire PS de Poissy, Frédérik Bernard.

"Les électeurs ont compris qu'ils avaient affaire à quelqu'un qui veut s'investir à 100% et qui va être en permanence sur le terrain", a commenté le nouvel élu sur i-télé. "Le travail paye, c'est la conclusion de cette campagne", a-t-il ajouté. "Une campagne, ça se gagne avec les gens".

La participation a passé de 30 % le 10 octobre à quelque 34-35% dimanche, selon Ange Sitbon, chargé des élections à l'UMP.

Un des sportifs préférés des Français, connu aussi pour son engagement au côté de Bernadette Chirac dans sa campagne des "pièces jaunes", David Douillet était le favori du duel final.

Cependant, un élu UMP des Yvelines, Pierre Cardo, avait mis en garde contre un possible impact sur ce second tour de la candidature controversée du cadet du chef de l'Etat à la tête de l'Epad, établissement d'aménagement de La Défense, premier quartier d'affaires d'Europe.

"On entend en circonscription des parents dont les enfants ne trouvent pas de stage", avait lancé M. Cardo mardi devant le groupe UMP qui l'avait applaudi. Plusieurs autres élus - Jacques Myard, Christian Vanneste, Arlette Grosskost - s'étaient aussi inquiétés des retombées possibles de cette querelle qui suivait celle sur les écrits de Frédéric Mitterrand, ministre d'ouverture chargé de la Culture.

Le président Sarkozy lui-même avait donné une résonance nationale au scrutin de Poissy: dans un entretien fleuve au Figaro de vendredi, il avait voulu voir dans le bon score de David Douillet au premier tour une preuve que la situation politique était loin d'être aussi mauvaise que celle de ses prédécesseurs élyséens à mi-mandat.

L'ex-champion avait balayé la polémique autour de l'Epad, déclarant: "On ne m'en parle pas, ce n'est pas la préoccupation majeure des gens, qui me parlent de logement, de transport et d'emploi".

Au premier tour, Frédérik Bernard avait devancé de 7 points le Vert Alain Lipietz.

Ce dernier n'avait donc pas réédité l'exploit d'Anny Poursinoff: le 20 septembre, dans une autre circonscription des Yvelines, cette militante écologiste avait évincé au premier tour le candidat socialiste et n'avait perdu au second tour que de cinq voix face à l'UMP Jean-Frédéric Poisson.

Illico, M. Lipietz avait appelé à soutenir le maire de Poissy.

En revanche, le MoDem Richard Bertrand (7,75% le 10 octobre) n'avait pas donné de consigne de vote: "on est centriste et dans cette élection il s'agit d'un combat national entre le PS et l'UMP. On n'a donc pas à prendre part à ce genre d'élection", avait-il expliqué.

L'élection visait à remplacer Jacques Masdeu-Arus, le sortant UMP, déclaré inéligible pour dix ans en raison d'une affaire de pots-de-vin dans laquelle deux autres élus UMP ont été condamnés, dont l'ancien ministre et ex-président du Conseil général des Yvelines, Pierre Bédier.

Le score de Douillet a avoisiné celui de M. Masdeu-Arus au second tour de 2007 (52,32%).