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Les démocrates ont déposé lundi à la Chambre des représentants un acte d'accusation pour "incitation à l'insurrection" contre Donald Trump, première étape vers l'ouverture formelle attendue cette semaine d'une deuxième procédure de destitution contre le président américain. 

Les démocrates ont engagé, lundi 11 janvier, à la Chambre des représentants plusieurs procédures visant à obtenir le départ de Donald Trump de la Maison Blanche, cinq jours après l'assaut lancé par les partisans du président sortant contre le Capitole à Washington. 

Majoritaires à la chambre basse du Congrès, les démocrates ont demandé au vice-président Mike Pence d'invoquer le 25e amendement de la Constitution des États-Unis, qui permet à l'exécutif de révoquer un président jugé inapte à exercer ses fonctions. Les élus républicains ont bloqué provisoirement son examen.

"Incitation à l'insurrection"

Les démocrates ont ensuite présenté une résolution engageant une procédure de destitution à l'encontre de Donald Trump avec un seul article de mise en accusation pour "incitation à l'insurrection". 

La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a donné 24 heures à Mike Pence pour répondre à cette requête lorsqu'elle aura été votée. L'examen et le vote de la résolution sont désormais attendus mardi.

Pour l'heure, ni Mike Pence ni d'autres républicains ne semblent enclins à recourir au 25e amendement.

En cas de rejet de leur requête par Mike Pence, a averti Nancy Pelosi, les démocrates lanceront la procédure de destitution.

"La menace que représente ce président pour l'Amérique est urgente, notre action le sera également", a dit la présidente de la Chambre dans un communiqué.

Le chef du groupe démocrate à la Chambre des représentants, Steny Hoyer, a déclaré que le vote sur la procédure de destitution pourrait avoir lieu dès mercredi. Selon le site Politico, au moins 218 démocrates soutiennent la résolution sur l'impeachment, ce qui suffit à son adoption.

"Terrorisme intérieur"

Depuis les scènes de chaos dans la capitale fédérale, au moins 25 procédures ont été ouvertes pour des faits de "terrorisme intérieur" pour l'assaut sur le Capitole, selon un haut représentant de l'armée dont les propos ont été rapportés dimanche par un élu démocrate.

Cinq personnes, dont un agent de la police du Capitole qui tentait de repousser des émeutiers, ont trouvé la mort dans les incidents.

Le FBI a indiqué dimanche soir avoir reçu plus de 40 000 réponses, parmi lesquels des vidéos et des photos, à un appel à témoins.

Donald Trump, qui a dénoncé sans preuve une vaste fraude au profit de Joe Biden lors de l'élection présidentielle du 3 novembre, a encouragé ses partisans, qui s'étaient rassemblés mercredi à Washington dans le but de contester la certification par le Congrès de la victoire de son rival, à marcher en direction du Capitole.

Le lendemain, le président sortant a condamné les violences dans une vidéo mais n'est plus apparu en public. Il a annoncé par la suite qu'il n'assisterait pas à l'investiture de Joe Biden le 20 janvier.

Twitter et Facebook ont désactivé ses comptes, décision justifiée par le risque d'incitations à la violence.

Certains démocrates ont exprimé leurs inquiétudes grandissantes à l'égard du comportement de Donald Trump. Nancy Pelosi a dit vendredi avoir passé en revue avec le chef d'état-major de l'armée les mesures envisageables pour empêcher Donald Trump de recourir à l'arme nucléaire.

Avec Reuters