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Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a déclaré "imaginer" que les neuf représentants de l’Etat au conseil d’administration de La Défense pourraient s'abstenir de voter lors de l'élection du président de l'EPAD, par souci de neutralité.
REUTERS - Le gouvernement français a saisi dimanche la perche tendue par un député socialiste pour mettre un terme à la polémique née de la promotion annoncée de Jean Sarkozy à la tête du quartier d'affaires de La Défense.
Le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, a déclaré dimanche "imaginer" que les représentants de l'Etat au conseil d'administration de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (Epad) ne prennent pas part au vote sur l'élection du président du premier quartier d'affaires d'Europe.
Cela rendrait plus incertaine la nomination du fils de Nicolas Sarkozy, dont la nomination programmée a suscité un tollé dans l'opinion et la classe politique, l'opposition accusant le président français de népotisme.
Cette proposition a été faite dimanche par le député socialiste Gaëtan Gorce lors de l'émission Grand Rendez-vous d'Europe 1 - Le Parisien.
"Il faudrait que vous puissiez vous engager à ce que les neuf représentants de l'Etat au sein de l'EPAD ne recevront aucune instruction de vote", a-t-il dit.
Si l'exécutif s'y engageait, "évidemment, (cela) libérerait Jean Sarkozy et le président de la République des critiques et des observations qui leur ont été faites".
Transparence
Luc Chatel a immédiatement saisi la balle au bond.
"J'observe que, dans le passé, il est déjà arrivé que les représentants de l'Etat ne prennent pas part au vote de cette élection", a-t-il déclaré lors de la même émission.
"Donc, par souci de clarté et de transparence, on peut très bien imaginer que les représentants de l'Etat à cette élection ne participent pas au vote", a-t-il ajouté en soulignant qu'il revenait aux ministres compétents d'en donner l'instruction.
Ne participeraient alors à cette élection que quatre élus de droite, quatre de gauche et un représentant de la Chambre de commerce, ce qui en rendrait l'issue beaucoup plus incertaine.
Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a apporté son appui à cette formule.
"Si cela peut effectivement apaiser cette polémique, pourquoi pas", a-t-il dit sur BFMTV.
Le prochain conseil d'administration de l'Epad se réunit le 4 décembre et la succession du ministre chargé du Plan de relance Patrick Devedjian - atteint par la limite d'âge (65 ans) - à la présidence devrait être examinée à cette occasion.
D'ici là, Jean Sarkozy devrait avoir intégré le conseil d'administration à la faveur du retrait en sa faveur du conseiller général Hervé Marseille, du Nouveau Centre.
Le président français et les ministres de son gouvernement ont volé toute la semaine au secours de Jean Sarkozy, étudiant en deuxième année de droit âgé de 23 ans dont les qualifications pour ce poste sont jugées insuffisantes par l'opposition.
Sa nomination programmée a toutefois fait des vagues au sein de l'UMP, dont les élus craignent des conséquences électorales.