À la une de la presse, ce mardi 5 janvier, l'indignation face aux ultimes tentatives de Donald Trump pour tenter d'inverser le résultat de la présidentielle américaine, le rapprochement du Qatar et de l'Arabie saoudite après plus de trois ans de brouille, le refus de la justice anglaise d'extrader Julien Assange vers les États-Unis, un jeune internaute algérien condamné à trois ans de prison ferme, le retour du confinement total en Angleterre et en Écosse, et une affaire d’inceste présumé dans les hautes sphères médiatico-poliques françaises.
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À la une de la presse, l'indignation face aux ultimes tentatives de Donald Trump pour inverser le résultat de la présidentielle américaine.
À quinze jours de son départ de la Maison Blanche, alors que démocrates et républicains livrent ce mardi même en Géorgie une bataille cruciale pour le contrôle du Sénat américain, les révélations, dimanche, du Washington Post sur les tentatives du président de tordre le bras des autorités locales pour qu'elles trouvent les voix qui lui manquent, galvanisent encore un peu plus les opposants et les soutiens de Donald Trump, aux États-Unis et au-delà. En France, Libération dénonce la "tentative de pustch" du "forcené de la Maison Blanche" prêt à faire boire, avec ses mensonges, le calice "jusqu'à la lie" à la démocratie américaine. En Italie, La Stampa évoque le "Watergate" de Donald Trump – du nom des révélations passées du Washington Post, qui avaient provoqué la démission du président Richard Nixon, en 1974. Le fantôme du prédécesseur républicain de Donald Trump, qu'on retrouve dans le dessin de Slyngstad, hantant le bureau ovale. "Et tu les as laissés t'enregistrer ?", fulmine le fantôme de Nixon contre l'actuel président. Un dessin publié sur Twitter.
Donald Trump, dont les efforts pour unifier les pays du Golfe face à l'Iran semblent porter leurs fruits. Le journal saoudien Arab News fait état de la réouverture, depuis lundi, par l'Arabie saoudite de son espace aérien et de ses frontières terrestres et maritimes au Qatar, plus de trois ans après la rupture de leurs liens diplomatiques – une décision annoncée la veille du Conseil de coopération du Golfe, qui doit sceller ce mardii cette réconciliation. D'après Al Quds Al Araby, proche du Qatar, la fin de la brouille, sous la pression des États-Unis, devrait aussi beaucoup "aux efforts intenses" de la diplomatie koweïtienne.
Les États-Unis ont en revanche subi un revers avec le refus lundi de la justice britannique d'extrader Julian Assange. Si cette décision ne met pas un terme au bras de fer entre le fondateur de Wikileaks et Washington, elle est tout de même saluée par ses soutiens, qui parlent d'un "premier pas vers la justice", d'après le journal suisse Le Temps. Une décision saluée également par le journal italien Il Manifesto, satisfait de cette "variante anglaise", de voir la justice anglaise ne pas s'aligner sur la position des États-Unis, qui continuent à voir en Julian Assange un "terroriste high tech". Au Royaume-Uni, pourtant, la victoire dans le "premier round" qui oppose Julian Assange à Washington, laisse un sentiment mitigé au Guardian. Le quotidien britannique estime que le verdict "ne fait en réalité pas grand-chose pour protéger la liberté de la presse", puisque la justice anglaise s'oppose à son extradition au seul motif que celle-ci met en danger la santé mentale de Julian Assange, et non la liberté d'informer.
En Algérie, Walid Kechida a quant à lui été condamné lundi à trois ans de prison ferme pour s'être moqué des autorités et de l'islam. D'après le Huffington Post, le jeune internaute de 25 ans, partisan du Hirak, le soulèvement populaire et pacifique algérien, avait notamment diffusé des vidéos parodiques du président Abdelmadjid Tebboune. Sa condamnation indigne l'opposition algérienne. Dans le dessin de Hic, publié par El Watan, des militaires portent un marteau de la justice transformé en cercueil. Depuis la mi-mars et la pandémie de Covid-19, les interpellations et les arrestations contre les partisans du Hirak sont quotidiennes, selon le Comité national de libération des détenus.
La pandémie de Covid-19 oblige l'Angleterre et l'Écosse à se reconfiner de nouveau totalement. Face à la propagation très rapide du variant plus contagieux du coronavirus, Boris Johnson a dû se résoudre à annoncer, lundi soir, ce nouveau confinement – un "lockdown" aussi strict que celui du printemps dernier, et qui inclut la fermeture des écoles, au moins jusqu'à la mi-février, selon The Times. Après bien des tergiversations, Boris Johnson a donc cédé à la pression tant scientifique que politique, et The Daily Star s'amuse de cet énième revirement de Boris Johnson, qu'on retrouve dans la peau d'un personnage de la série "Little Britain", une jeune irrésolue dont le mantra est "oui mais non mais oui mais non" et ainsi de suite…
Un mot, à enfin, d'une affaire d'inceste présumé révélée en France par le journal Le Monde et qui incrimine l'un des politologues les plus renommés du pays. Célèbre constitutionnaliste, et jusque-là président de la prestigieuse Fondation nationale des sciences politiques, l'un des temples de l'élite française, dont il a démissionné, Olivier Duhamel est mis en cause par sa belle-fille, la juriste Camille Kouchner, qui l'accuse d'inceste sur son frère jumeau quand ils étaient adolescents. Son livre, qui sera publié jeudi, et dont Le Monde a publié lundi des extraits, ainsi qu'une enquête accablante pour Olivier Duhamel, fait l'effet d'une bombe dans la sphère politico-médiatique, mais raconte une histoire hélas trop ordinaire. Celle de deux ados qui grandissent, verrouillés par le silence. "J'ai mis longtemps à comprendre que même si mon frère a été la victime directe, j'ai été moi aussi agressée d'une autre façon. Mon beau-père a fait de moi sa prisonnière. La prisonnière de sa perversité. Il n'y a qu'un seul coupable, lui. Mes frères et sœurs, mes cousins, ma mère, ma tante, on est tous victimes. L'inceste, c'est une famille qui s'écroule."
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