
Alors que le Brexit entrait en vigueur vendredi à minuit, près de 200 camions ont emprunté le tunnel sous la Manche "sans aucun problème" dans la nuit malgré les nouvelles formalités douanières.
Jusqu’ici tout va bien. Près de 200 camions ont emprunté le tunnel sous la Manche "sans aucun problème" dans la nuit de la Saint-Sylvestre, après la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen et le rétablissement des formalités douanières, a indiqué la direction de Getlink, exploitant du tunnel.
“Le trafic a été assez soutenu pour une nuit exceptionnelle et historique, tout s'est bien passé", a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe.
"Tous les camions avaient bien rempli les formalités" désormais imposées par le Brexit, "il n'y a pas eu de rejet de camions", a-t-il précisé.
Yann Leriche, DG de @GetlinkGroup, maison mère d'#eurotunnel, nous explique comment le site et les équipes se sont adaptés à la création d'une nouvelle frontière terrestre et ont transformé cette contrainte en opportunité pour gagner en compétitivité. #lienvital #BrexitAndBeyond pic.twitter.com/y8Ytx3PnEx
— Eurotunnel Company News (@Eurotunnel) December 31, 2020Côté français, les nouvelles formalités sont entrées en vigueur dès minuit, avec l'arrivée sur le "pit stop" - point de contrôle des camions en partance pour le Royaume-Uni - d'un premier poids lourd venant de Roumanie, transportant courrier et colis.
En plus des habituels contrôles de sécurité et de sûreté, des agents ont scanné devant la presse sa plaque d'immatriculation.
"Je suis très heureux, c'est un privilège pour moi" a déclaré son chauffeur, Toma Moise, 62 ans, avant que la maire de Calais, Natacha Bouchart, n'appuie symboliquement sur le bouton autorisant son départ.
"C'est un moment historique (...) c'est 48 ans de retour en arrière avec des conséquences pour lesquelles nous n'avons pas encore tous les contours", a-t-elle déclaré à l'AFP.
La première navette ferroviaire en provenance du Royaume-Uni a ensuite débarqué sans encombre son premier lot de camions.
Une "frontière intelligente"
Les entreprises doivent désormais se soumettre à des formalités dans les deux sens, et déclarer aux douanes françaises leurs marchandises, en amont sur Internet, via le système informatique baptisé "frontière intelligente".
Sur la base de ces déclarations et d'une analyse de risques faite pendant la traversée, les transporteurs se voient décernés soit un feu vert leur permettant de continuer leur route, soit un feu orange, pour les arrêter et les mettre en conformité.
Les premiers poids lourds transitant par ferry sont eux attendus en milieu de matinée sur le port de Calais, après une pause pour le réveillon du trafic maritime.
Le président du port, Jean-Marc Puissesseau, s'est dit "serein", jeudi, pour la gestion du trafic, "parce que depuis maintenant trois ans, nous avons pu parfaire ce que nous avions préparé" pour amortir le Brexit.
Aujourd'hui, 70 % des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE passent par Calais et Dunkerque. En moyenne, 60 000 passagers et 12 000 camions y transitent quotidiennement.
Avec AFP