Le Premier ministre français, Jean Castex, a préconisé mardi de ne pas envoyer les enfants à l'école jeudi et vendredi et a conseillé aux Français de s'autoconfiner une semaine avant les fêtes de Noël. Il suit ainsi l'avis du Conseil scientifique.
Jean Castex a suggéré mardi 15 décembre que les enfants qui le peuvent n'aillent pas à l'école jeudi et vendredi afin de limiter les risques de contamination à Noël. Alors que la France se déconfine par étapes, le Premier ministre français reprend à son compte une recommandation du Conseil scientifique.
"À chaque fois que cela est possible, surtout si on doit recevoir à Noël des personnes vulnérables, le Conseil scientifique (...) a dit (...) si vous pouvez ne pas emmener vos enfants à l'école jeudi et vendredi (...), vous le faites", a déclaré le Premier ministre sur Europe 1, en recommandant également de s'autoconfiner une semaine avant les réunions familiales et amicales de fin d'année.
La mesure n'est donc pas obligatoire. Elle ne sera pas accompagnée non plus d'une aide financière aux parents qui souhaiteraient garder leurs enfants à la maison à une semaine des fêtes de Noël. Elle risque donc de ne pas être appliquée par une partie des Français, contraints d'aller travailler malgré les risques sanitaires.
Les établissements scolaires devront être prévenus
Pour tenter de limiter le risque de troisième vague de Covid-19 en janvier, le Conseil scientifique recommande, dans une "note d'éclairage scientifique" publiée lundi, "l'autoconfinement" pendant une semaine à ceux qui souhaitent passer des fêtes en famille et le recours à des tests avant les soirées de réveillon.
Une "tolérance" sera en outre appliquée jeudi et vendredi pour les absences des élèves qui s'autoconfinent avant les fêtes, suivant l'avis du Conseil scientifique, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.
Une note doit être adressée mardi aux recteurs. Les parents devront toutefois prévenir les établissements scolaires. Les scientifiques appellent en outre les écoliers et les lycéens à renforcer les gestes barrières en cette dernière semaine avant les vacances.
Incohérence du discours ?
"Nous avons été très surpris de cette prise de position du gouvernement car depuis le mois de septembre, on nous dit que les enfants ne sont pas contaminants et là, finalement, cela revient à dire qu'il y a un risque que les enfants puissent contaminer", a réagi Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU, premier syndicat du primaire.
Selon elle, cela crée aussi "une rupture d'égalité entre les familles : ceux qui vont pouvoir s'arranger pour garder leurs enfants dans l'optique de protéger les grands-parents notamment, et les autres, qui ne pourront pas les garder ces deux jours parce qu'ils travaillent".
Guislaine David évoque la rentrée de janvier. "Si on considère que les enfants sont dorénavant contaminateurs, alors il va falloir anticiper le retour à l'école dans trois semaines avec un protocole sanitaire renforcé", a-t-elle lancé.
Avec AFP