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Covid-19 : face à la deuxième vague, la Suisse adopte des nouvelles restrictions

La Suisse, qui ne parvient pas à maîtriser l'épidémie de Covid-19 avec des taux de contamination parmi les plus élevés en Europe, a adopté vendredi un train de mesures incluant la fermeture des restaurants, bars et magasins à 19 h.

La Suisse, qui avait été saluée pour avoir surmonté la première vague de la pandémie de Covid-19 sans trop d'inquiétude ni confinement, n'arrive en revanche pas à surmonter la deuxième vague, qui fait plus d'une centaine de morts par jour.

"Nous avons un taux d'incidence deux fois plus élevé que l'Allemagne", a alerté la présidente, Simonetta Sommaruga, en présentant, vendredi 11 décembre, un train de mesures incluant la fermeture des restaurants, bars et magasins à 19 h. "Nous nous trouvons dans une situation critique", avec une croissance exponentielle de l'épidémie et des hôpitaux proches de "leurs limites", a-t-elle ajouté. 

Für die Bevölkerung ist in der aktuellen Situation nicht entscheidend, wer etwas anordnet. Entscheidend ist, dass die Ansteckungen wieder sinken. Mit den heute gefällten Entscheiden können wir die Krise besser bewältigen.https://t.co/UmERJKuT2x

— Simonetta Sommaruga (@s_sommaruga) December 11, 2020

La situation sanitaire en Suisse, qui dispose d'un des taux de contamination les plus élevés en Europe, n'a jamais été aussi mauvaise, avec quelque 5 000 nouveaux cas par jour, contre quelques centaines pendant la première vague, et un taux de positivité des tests qui reste à des niveaux beaucoup trop élevés.

Fermeture à 19 h des bars et des restaurants

Face à cette évolution de l'épidémie, le gouvernement a adopté vendredi des restrictions, qui sont toutefois bien moins sévères que dans d'autres pays européens malgré la gravité de la situation. Dès le 12 décembre et jusqu'au 22 janvier, les restaurants et bars devront fermer à 19 h.

Les cantons dont l'évolution épidémiologique est favorable peuvent repousser l'heure de fermeture jusqu'à 23 h, ce qui est le cas actuellement dans les cantons romands, a détaillé le ministre de la Santé, Alain Berset, aux journalistes.

Covid-19 : face à la deuxième vague, la Suisse adopte des nouvelles restrictions

Les magasins, marchés, musées et bibliothèques, ainsi que les installations de sport et de loisirs devront également fermer à 19 h et les dimanches. Et à quelques exceptions près, comme les offices religieux, toutes les manifestations seront interdites, alors que les activités sportives et culturelles seront autorisées pour les groupes de cinq personnes au maximum.

Le gouvernement a, en revanche, renoncé à imposer de nouvelles restrictions pour les rencontres privées, maintenant la limite des dix personnes, enfants compris, et recommande instamment de ne pas se réunir à plus de deux ménages dans le cadre privé.

Les stations de ski resteront également ouvertes mais le ministre de la Santé, Alain Berset, a appelé vendredi en conférence de presse les touristes européens à ne pas venir skier en Suisse.

Un relâchement dans la population                  

Pendant la première vague, durant laquelle les écoles, restaurants et magasins non essentiels avaient été fermés sans toutefois qu'un confinement ne soit instauré, nombre de gens avaient loué la gestion gouvernementale de la crise sanitaire, axée sur la "responsabilité individuelle" de la population pour respecter les gestes barrières.

La levée de ces restrictions a entraîné cet été un relâchement de la population, à l'origine de la deuxième vague. Mais l'épidémie a révélé des divergences entre régions linguistiques – tant du point de vue du nombre de cas que des mesures prises, un fossé baptisé "coronagraben" (fossé du corona).

Ainsi, cet automne, après avoir frappé d'abord les cantons latins (francophones et italophones) qui ont pris des mesures, l'épidémie s'est abattue sur les cantons germanophones, peu pressés d'agir malgré les appels répétés du gouvernement qui a finalement décidé d'agir, vendredi. Nombreux estiment que les cantons romands, qui étaient en train de desserrer la vis face au Covid, paient pour le manque de responsabilité des cantons alémaniques.

La colère des cantons romands, qui ont diffusé cette semaine un communiqué commun pour exprimer leur grogne face à la gestion de la crise, est d'autant plus forte que le Conseil fédéral avait, depuis le début de la deuxième vague, laissé la main aux cantons.

Avec AFP