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Cyberattaque en Europe : des documents liés au vaccin Pfizer/BioNTech ont été piratés

Alors que la course à la vaccination s'accélère dans le monde, l'Agence européenne du médicament a été victime d'une cyberattaque mercredi. Des documents liés à la demande d'autorisation du vaccin Pfizer/BioNTech ont été piratés à cette occasion. Le groupe Pfizer a toutefois annoncé que ni le système de BioNTech ni le sien n'avaient été violés.

L'Agence européenne des médicaments (AEM), qui délibère actuellement sur la délivrance d'autorisations à plusieurs vaccins contre le Covid-19, s'est dite mercredi 9 décembre la cible d'une cyberattaque au cours de laquelle des documents liés à Pfizer et BioNTech ont été piratés.

"L'AEM a été l'objet d'une cyberattaque. L'agence a rapidement ouvert une enquête complète, en étroite coopération avec la police", a indiqué l'agence européenne, basée à Amsterdam, sans préciser quand l'attaque avait exactement eu lieu ni par qui elle avait été menée.

L'AEM, qui contrôle les médicaments de l'ensemble des 27 États membres de l'UE, doit rendre le 29 décembre au plus tard sa décision sur une autorisation conditionnelle du vaccin Pfizer/BioNTech.

Le groupe Pfizer a dans la foulée annoncé que des documents liés à la demande d'autorisation de son vaccin avaient été piratés pendant cette cyberattaque, mais que "ni le système de BioNTech ni celui de Pfizer n'(avaient) été violés en lien avec cet incident".

Le Canada approuve le vaccin Pfizer/BioNTech

La cyberattaque à l'encontre de l'AEM a eu lieu après une série d'avertissements ces derniers mois autour de piratages et tentatives de hacking en lien avec la pandémie de Covid-19, visant laboratoires et entreprises pharmaceutiques occidentales.

À ce jour, 51 candidats vaccins sont testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d'essais, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un verdict sur le vaccin de Moderna doit être rendu d'ici le 12 janvier par l'AEM. Le régulateur européen des médicaments procède également à l'examen d'autres vaccins développés par l'université d'Oxford et AstraZeneca ainsi que Johnson & Johnson.

Après le Royaume-Uni, qui a lancé mardi une campagne massive de vaccination dirigée pour l'instant vers les soignants et les personnes âgées, et Bahreïn, le Canada a approuvé à son tour mercredi le vaccin de Pfizer/BioNTech.

Selon le ministère canadien de la Santé, le vaccin du duo américano-allemand "répond aux exigences rigoureuses du ministère en matière d'innocuité, d'efficacité et de qualité pour son utilisation au Canada". La vaccination des Canadiens devrait donc débuter dans les jours prochains, selon la promesse du Premier ministre Justin Trudeau.

Attention aux allergiques !

Mercredi, les autorités sanitaires britanniques ont toutefois déconseillé le vaccin Pfizer/BioNTech aux personnes ayant eu dans le passé d'"importantes réactions allergiques", deux personnes ayant mal réagi aux premières injections.

Israël a reçu un peu plus tôt que prévu ses premières doses de Pfizer, en attendant celles de Moderna, pour un total de 14 millions de doses déjà commandées.

Aux États-Unis, où le seuil des 3 000 morts quotidiens a été franchi mercredi, le président élu Joe Biden a promis de mettre en place, dans les 100 premiers jours de son mandat, "la campagne de vaccination la plus efficace de l'histoire américaine" avec l'injection de 100 millions de doses de vaccins.

Le ministre de la Défense et les plus hauts gradés de l'armée américaine devraient être vaccinés dès la semaine prochaine, aux côtés du personnel médical militaire, ont annoncé des responsables du Pentagone.

Le pays se livrera jeudi à un exercice de transparence inédit dans le monde : pendant une journée en direct sur Internet, une vingtaine de spécialistes vont examiner les données du vaccin Pfizer/BioNTech afin de recommander ou non son autorisation.

L'issue ne laisse aucun doute : l'Agence des médicaments (FDA) a déjà jugé le vaccin sûr et efficace dans une synthèse des données mardi. Mais, accusée d'avoir autorisé en urgence des traitements douteux dont l'hydroxychloroquine sous pression du président Donald Trump au printemps et à l'été, la FDA tient à ne pas donner l'image d'une procédure bâclée ni soumise à autre chose que la plus grande rigueur scientifique.

La pandémie a fait au moins 1 560 000 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi. Quelque 68,4 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie.

Nouvelles restrictions en Allemagne

Face à la hausse des cas, la chancelière allemande Angela Merkel a prôné de nouvelles restrictions en Allemagne. "Le nombre de contacts" entre personnes "est trop élevé, la réduction du nombre de contacts est insuffisante", a déclaré Angela Merkel devant la chambre des députés, exhortant à réduire "au minimum" les contacts d'ici les fêtes. 

En France, le Premier ministre Jean Castex doit annoncer jeudi si le confinement pourra être levé ou non comme prévu le 15 décembre, posant la question de la réouverture des cinémas, salles de spectacles et musées.

Le Luxembourg voisin, pays européen où le coronavirus circule le plus intensément, a décidé de prolonger les restrictions jusqu'au 15 janvier au moins.

L'Afrique du Sud, pays le plus touché par le coronavirus du continent africain, a déclaré mercredi faire face à une "deuxième vague", avec désormais plus de 6 000 nouveaux cas répertoriés par jour.

En Chine, près d'un quart des habitants de Chengdu, une ville du sud qui en compte un million, ont dû être soumis à un test de dépistage après la découverte de deux cas de Covid-19 chez un couple de personnes âgées.

Avec AFP