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Le Fatah signe l'accord de réconciliation, le Hamas réclame un délai

Alors que le Fatah du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (photo), annonce avoir signé l'accord de réconciliation interpalestinien proposé par l'Égypte, le parti islamiste Hamas demande davantage de temps pour examiner le texte.

AFP - Le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé jeudi avoir remis aux médiateurs égyptiens l'accord de réconciliation interpalestinien signé, alors que les rivaux du mouvement islamiste Hamas réclament plus de temps pour examiner le texte.

"J'ai remis l'accord signé, et dit ce que j'avais à dire", a indiqué à l'AFP Azzam al-Ahmad, le négociateur du Fatah.

"Maintenant, nous attendons la réponse du Hamas. C'était aujourd'hui la date limite pour signer l'accord. Il y aura une autre réunion cette nuit pour étudier quelles doivent être les prochaines étapes", a-t-il déclaré, à l'issue de son entretien avec les médiateurs égyptiens.

Il a en outre demandé au Hamas d'arrêter de servir "les intérêts de la droite israélienne et de l'administration américaine". "Israël et l'administration américaine ne veulent pas la fin des divisions", a-t-il dit à la presse.

De son côté, le Hamas a demandé davantage de temps pour examiner l'accord et exigé l'inclusion d'une clause reconnaissant le "droit de résister" à Israël.

"Le Hamas a officiellement demandé à l'Egypte de lui donner deux à trois jours pour achever ses consultations internes", a déclaré à Gaza Taher al-Nounou, porte-parole du gouvernement du Hamas à Gaza, sans autre détail.

Auparavant, une coalition d'organisations palestiniennes basées à Damas, dont fait partie le Hamas, avait fait savoir dans un communiqué qu'elle refusait de signer l'accord en l'état.

"Les factions palestiniennes ne signeront l'accord (proposé) par l'Egypte que si le texte inclut les principes et les droits palestiniens, notamment le droit à la lutte contre l'occupation sioniste", a indiqué leur porte-parole Khaled Abdel Majid.

La signature de l'accord interpalestinien devait initialement avoir lieu le 26 octobre au Caire. Mais le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait demandé d'en repousser la date accusant le président Abbas d'avoir accepté il y a deux semaines, sous pression américaine et israélienne, le report d'un vote au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU sur le rapport Goldstone.

Ce rapport accuse Israël de "crimes de guerre" lors de son offensive contre la bande de Gaza l'hiver dernier.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève a commencé jeudi l'examen du rapport, à la demande de l'Autorité palestinienne qui a fait volte-face sous la pression du Hamas et au sein même de l'Autorité.

Aux termes d'un compromis proposé par l'Egypte, le Fatah et le Hamas sont censés entériner séparément l'accord de réconciliation avant le 15 octobre minuit.

A Ramallah (Cisjordanie), le président Abbas a déclaré que le Fatah attendait une réponse officielle du Hamas.

Interrogé par les journalistes lors d'une conférence de presse avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, il a répété que si les deux parties ne parvenaient pas à un accord, il convoquerait des élections pour le 24 janvier plutôt que le 28 juin, une date proposée par l'Egypte.

"La Loi fondamentale (qui fait office de Constitution) stipule que des élections doivent se tenir le 24 janvier 2010. S'il y a accord, ça peut-être reporté au 28 juin 2010. S'il y a accord, nous le respecterons. S'il n'y en a pas, nous nous conformerons à la Loi fondamentale".