
Les négociateurs britanniques et européens se réunissent de nouveau, dimanche, à Bruxelles, pour tenter de conclure un accord commercial post-Brexit, avant la fin d'une phase de transition prévue le 31 décembre.
C'est une bataille de deux jours qui commence, peut-être la dernière. Les négociateurs britanniques et européens tentent, dimanche 6 décembre, de conclure enfin un accord commercial post-Brexit et d'éviter un "no deal" aux lourdes conséquences économiques.
Michel Barnier, négociateur européen, et son homologue britannique, David Frost, se retrouvent à Bruxelles pour reprendre le fil des discussions là où ils les avaient interrompues vendredi, incapables d'atteindre un compromis après une semaine à Londres.
"Nous verrons si nous pouvons avancer", a déclaré Michel Barnier, dans un tweet qui traduit une certaine prudence sur la reprise des pourparlers.
We will see if there is a way forward. Work continues tomorrow. https://t.co/dUGmZB4Dgx
— Michel Barnier (@MichelBarnier) December 5, 2020Ce "nouvel effort" a été décidé, samedi soir, au plus haut niveau par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"Le pari britannique d'une division de l'Union a échoué"
Les deux responsables feront un nouveau point, lundi, dans la soirée, sous la pression toujours plus forte du calendrier. En effet, un éventuel accord commercial devra encore être ratifié par les Parlements britannique et européen avant d'entrer en vigueur le 1er janvier.
L'Allemagne, qui occupe actuellement la présidence de l'Union européenne (UE), a salué la poursuite des discussions, rappelant qu'elle n'accepterait pas un accord "à n'importe quel prix".
Un engagement destiné à rassurer les Européens, au moment où des tensions sont apparues cette semaine entre les 27, certains craignant que l'UE, poussée par Berlin, n'accorde des concessions trop importantes pour éviter un "no deal".
"Le pari britannique d'une division de l'Union a échoué", a cependant affirmé le secrétaire d'État français aux Affaire européennes, Clément Beaune, dans une interview au Journal du Dimanche.
De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, "souhaite un accord mais défend aussi notre niveau d'exigence et connaît suffisamment bien le marché européen pour deviner comment l'économie allemande pâtirait d'un mauvais accord", a-t-il expliqué.
Il a aussi répété qu'en cas d'accord "non conforme" aux intérêts de la France, en particulier pour ses pêcheurs, Paris pourrait y mettre son "veto".
Le risque d'un nouveau choc économique
L'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, sujet sensible pour certains États membres, fait partie de trois points qui bloquent les discussions depuis mars, avec la façon de régler les différends et les garanties en matière de concurrence exigées par les Européens en échange d'un accès britannique sans quota ni tarif à leur grand marché.
Alors que les Européens disaient vouloir aboutir à un accord ce week-end, cette nouvelle séquence de 48 heures ne sera peut-être pas la dernière, tant la saga du Brexit a été riche en rebondissements.
Quel que le soit le résultat lundi soir, la future relation avec Londres devrait de toute façon être l'un des sujets chauds du sommet européen, jeudi et vendredi à Bruxelles.
Depuis le départ officiel du Royaume-Uni, le 31 janvier dernier, Londres continue d'appliquer les règles européennes. Ce n'est qu'à la fin de cette période de transition, le 31 décembre, qu'interviendront sa sortie du marché unique et de l'union douanière.
Faute d'accord, les échanges entre Londres et l'UE se feront dès le 1er janvier, selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, faisant courir le risque d'un nouveau choc économique en plus de celui lié à la pandémie de Covid-19.
Avec AFP