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L'Europe veut retrouver son "autonomie" pour l'accès aux médicaments

La Commission européenne veut s'attaquer à l'une des faiblesses révélées par la crise du Covid-19 : le manque de souveraineté en matière de production de médicaments. Bruxelles a présenté mercredi une stratégie destinée à "permettre à tous un accès à des soins de santé sûrs, des médicaments de qualité à un prix abordable", selon les mots du vice-président de la Commission, Margarítis Schinás, en charge de la Santé. 

"La principale leçon que nous avons apprise du Covid-19, c'est que l'Europe doit être en mesure, à tout instant, de compter sur ses propres ressources pour couvrir ses besoins pharmaceutiques", a affirmé mercredi Margarítis Schinás, le vice-président de la Commission européenne chargé de la santé, en présentant "la stratégie pharmaceutique pour l'Europe".

L'une des grandes leçons qui a sauté aux yeux au début de la pandémie est en effet le manque d'autonomie de l'Union européenne en matière de santé, et sa trop grande dépendance vis-à-vis de l'Asie. Les citoyens ont pu s'en rendre compte avec le manque de masques, de tests ou de paracétamol. 

Un constat qu'a également fait Emmanuel Macron lors de son allocution devant les Français, mardi, parlant du "manque de souveraineté de certaines de nos productions". Le gouvernement français a défini la santé comme l'un des cinq secteurs jugés vitaux, aux côtés de l'alimentaire notamment, pour lesquels des investissements massifs étaient nécessaires, afin de favoriser les relocalisations. Bercy va ainsi mobiliser 720 millions d'euros sur trois ans, en grande partie dans le cadre du plan de relance. Six projets d'industriels de la santé ont été validés la semaine dernière comprenant, comprenant notamment des investissements pour la relocalisation de principes actifs nécessaires au paracétamol. D'autres suivront. 

Le LEEM, la fédération représentant les entreprises du médicament, a fait dix propositions pour relancer la compétitivité et l'attractivité de la production de médicaments en France. Parmi elles, des mesures d'incitations fiscales aux investissements, des crédits d'impôts mais aussi la mise en place d'un prix plancher pour certains médicaments. 

En ce qui concerne les vaccins, Bercy se félicite de la production en France de millions de doses. Deux groupes ont annoncé ces derniers jours qu'ils allaient produire une partie des vaccins sur des sites en France. De quoi créer au moins une centaines d'emplois.