
Karim Tabbou, l'une des principales figures du "Hirak", le mouvement de contestation algérien, fustige le soutien exprimé dans une interview récente par le président Macron au régime algérien et son président, Abdelmadjid Tebboune. En plus d’une ingérence dans les affaires intérieures algériennes, il affirme qu'Emmanuel Macron se fourvoie lorsqu’il évoque une "transition" en Algérie, alors que le pays est, selon lui, dans une dynamique contre-révolutionnaire visant à étouffer l'émergence d'une véritable démocratie, portée par le Hirak.
Karim Tabbou estime que l'attitude du président français vis-à-vis de son homologue algérien est "encore pire" que celle de ses prédécesseurs avec l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Il note qu'à l'époque, il n'y avait pas de véritable alternative, tandis que maintenant existe avec le Hirak un véritable mouvement de contestation populaire.
Le coordinateur de l'Union démocratique et sociale, détenu 9 mois pour "atteinte à l'intégrité nationale et libéré sous conditions en juillet, est toujours dans l'attente d'un nouveau procès pour "atteinte au moral de l'armée".
Il accuse le régime en place de bâillonner l'opposition et la jeunesse à travers des arrestations et des intimidations. Et qu'en raison de la faible participation, l'élection d'Abdelmadjid Tebboune l'an dernier et l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum ne sont pas issus de scrutins représentatifs.
L'opposant regrette aussi le manque de transparence sur l'état de santé du président Tebboune, hospitalisé depuis un mois en Allemagne pour cause de Covid-19, estimant que celui-ci n'est de toute façon pas le véritable leader d'un pays qui reste dirigé dans l'opacité.