Trois semaines après la violente répression du 28 septembre, qualifiée de "crime contre l'humanité par l'Union européenne (UE), la communauté internationale réclame des poursuites à l'encontre de la junte guinéenne et de son chef Moussa Dadis Camara.
La pression internationale s'accroît sur la junte au pouvoir en Guinée, trois semaines après la violente répression dans le stade de Conakry, le 28 septembre 2009.
L’Union européenne (UE) réclame des poursuites contre la junte et son chef, le capitaine Moussa Dadis Camara, n'hésitant pas à qualifier les faits de "crime contre l’humanité".
"Le leader du coup d’Etat doit rendre compte de ses actes devant un tribunal pour crime contre l’humanité", a estimé le Commissaire européen en charge du développement et de l’aide humanitaire, Karel de Gutch, lors d’une conférence de presse au siège de l’Union africaine (UA).
Une accusation trop hâtive pour le conseiller du capitaine Camara, Chérif Idriss. Interviewé par FRANCE 24, ce dernier estime en effet qu'"il faut laisser faire l’enquête et établir les faits avant de condamner les gens."
La junte estime qu'une enquête est nécessaire
Chérif Idriss affirme que la junte a pris "les dispositions nécessaires pour que les enquêtes puissent se dérouler ", estimant qu’une "enquête nationale et internationale pour faire la lumière sur les événements du 28 septembre 2009", est nécessaire.
Selon le régime putschiste, seuls 56 civils ont été tués et 934 blessés le 28 septembre, tandis que l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme estime que plus de 157 personnes ont été tuées et 1 200 blessés, dont de nombreuses femmes violées. Les Nations unies font également état de plus de 150 morts.
Les Etats-Unis, qui demandent une enquête internationale sur les récents événements, ont également appelé à la démission du capitaine Camara, mercredi.
"Nous faisons pression pour qu’apparaisse une meilleure gouvernance, pour que la corruption soit traitée. C’est notre objectif central aujourd’hui concernant la Guinée", a déclaré un porte-parole du département d’Etat de Washington.
Chérif Idriss, "indigné", estime que "les déclarations américaines viennent basculer l’unité nationale en Guinée" et demande aux Américains de "faire appel à la sagesse".
La Cour pénale internationale (CPI) a lancé un "examen préliminaire" de la situation en Guinée afin de déterminer si des crimes relevant de La Haye ont été commis lors de la répression du 28 septembre.