Des milliers de personnes ont de nouveau manifesté dans les rues de la capitale biélorusse, dimanche, pour protester contre le maintien au pouvoir du président Alexandre Loukachenko, après sa réélection controversée début août.
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L'opposition biélorusse ne désarme pas. Plus de trois mois et demi après la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko, des milliers de manifestants ont de nouveau bravé un important déploiement sécuritaire dans les rues de Minsk pour crier leur opposition au régime.
Plusieurs colonnes de manifestants, soit quelques dizaines de milliers de personnes, selon une journaliste de l'AFP, ont défilé dans différents quartiers de Minsk, la capitale biélorusse, en scandant "Vive le Bélarus !" et brandissant des drapeaux rouges et blancs, les couleurs de l'opposition.
Les policiers, ainsi que des véhicules blindés et des canons à eau ont été déployés en nombre à Minsk peu avant le début de la manifestation à 10 h GMT.
Environ 70 manifestants ont été arrêtés par la police, selon le centre Viasna de défense des droits de l'Homme.
#Bielorussie | Toujours engagés, fermes et solidaires, aux côtés du peuple biélorusse. Ne l’oublions pas ???????????????? https://t.co/VzDac7KBjE
— Clement Beaune (@CBeaune) November 22, 2020Sur les réseaux sociaux, des internautes biélorusses ont fait état d'échauffourées avec la police antiémeutes dans certaines cours d'immeubles, vidéos à l'appui.
"Je ne peux pas accepter ce qui se passe actuellement (...). J'ai envie de vomir quand je pense aux gens qui sont au pouvoir dans le pays et aux valeurs qu'ils défendent", a déclaré à l'AFP l'une des manifestantes, Olga Mamtchits, informaticienne de 22 ans.
"Ils veulent souiller notre dignité avec de la boue. C'est pour ma dignité, pour l'avenir de mes petits enfants que je viens manifester", dit Alexandre Ignatov, retraité de 72 ans.
Coupure du réseau mobile
La figure de proue de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, en exil en Lituanie, a salué la manifestation de dimanche comme un nouveau pas vers un "Bélarus libre et juste", dans un message de soutien aux manifestants publié samedi soir sur la messagerie Telegram.
"On ne pourra pas faire d'un pays une prison, si personne n'a peur des geôliers", a-t-elle lancé.
Avant la manifestation, une dizaine de stations de métro ont été fermées et le réseau mobile connaissait des coupures, selon une journaliste de l'AFP.
L'opposition biélorusse réclame la démission d'Alexandre Loukachenko, réélu pour un sixième mandat en août malgré des accusations de fraude massive.
Des manifestations hebdomadaires, le dimanche, ont réuni jusqu'à plus de 100 000 personnes à Minsk, un record dans ce pays. La mobilisation était toutefois en baisse ces dernières semaines.
Depuis le début de la contestation, des milliers de personnes ont été arrêtées, au moins quatre sont mortes et des dizaines d'autres ont dénoncé des tortures et violences subies durant leur détention.
Soutenu par Moscou, Alexandre Loukachenko, 66 ans et au pouvoir depuis 1994, refuse de quitter son poste et n'a évoqué que de vagues réformes constitutionnelles pour tenter de calmer la protestation.
Avec AFP