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L'armée éthiopienne menace d'assiéger la capitale du Tigré

L'armée éthiopienne se préparait, dimanche, à lancer une attaque de grande envergure contre Mekele, la capitale de la région séparatiste du Tigré. Le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé un ultimatum aux dirigeants tigréens pour qu'ils déposent les armes sous 72 heures.

Une offensive de grande envergure contre Mekele, la capitale du la région du Tigré dans le nord de l'Éthiopie, serait imminente. C'est ce qu'a annoncé l'armée éthiopienne, dimanche 22 novembre, après plus de deux semaines de combats contre les séparatistes tigréens dans cette région quasiment coupée du monde. Une menace renforcée par l'ultimatum lancé par le Premier ministre Abiy Ahmed, enjoignant les dirigeants du Tigré à déposer les armes sous 72 heures.

"La route vers votre destruction touche à sa fin et nous vous demandons de vous rendre dans les prochaines 72 heures", a écrit Abiy Ahmed dans un communiqué adressé aux dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui dirige la région. "Saisissez cette dernière chance", a-t-il ajouté.

"La prochaine bataille décisive est d'encercler Mekele avec des chars", avait auparavant déclaré à des médias gouvernementaux un porte-parole de l'armée, menaçant d'assiéger la ville, fief du Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) qui dirige la région.

Ce porte-parole a ajouté à l'attention du demi-million d'habitants : "Sauvez-vous. Des directives vous ont été communiquées pour vous dissocier de la junte, après il n'y aura aucune pitié".

En Ethiopie, l'armée menace la capitale du Tigré d'un assaut "impitoyable" La prochaine bataille décisive est d'encercler Mekele avec des chars", a déclaré à des médias gouvernementaux un porte-parole de l'armée, Dejene Tsegaye, menaçant... https://t.co/YFLlYgDPkw via @LesNews24 pic.twitter.com/LLaxSSSIYc

— Veille infopol (@PolBegov) November 22, 2020

Conquête de plusieurs villes par l'armée fédérale

Prix Nobel de la paix en 2019, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclenché cette opération le 4 novembre contre le TPLF, les accusant de chercher à déstabiliser le gouvernement fédéral et d'avoir attaqué deux bases militaires éthiopiennes dans la région, ce que nient les autorités tigréennes.

Samedi, le gouvernement avait affirmé que l'armée avançait vers Mekele et avait pris le contrôle de plusieurs villes, dont Aksoum et Adigrat, à quelque 117 km au nord de la capitale régionale.

"Les forces militaires ont pris le contrôle de la ville Edaga Hamus, qui est sur la route allant d'Adigrat à Mekele" et située à 100 kilomètres de Mekele, a déclaré dimanche une agence gouvernementale, Ethiopia State of Emergency Fact Check.

"Les forces sont actuellement en train d'avancer vers le dernier objectif de l'opération, la ville de Mekele", a-t-elle ajouté.

Nombreuses victimes civiles

Aucune des affirmations de l'un ou de l'autre camp ne sont vérifiables de source indépendante, le Tigré étant quasiment coupé du monde.

Le TPLF a assuré samedi que des civils avaient été tués lors d'un "intense bombardement" d'Adigrat par l'armée éthiopienne. Le gouvernement affirme que l'opération militaire ne cible pas les civils.

Aucun bilan précis des combats, qui ont fait au moins des centaines de morts depuis le 4 novembre, n'est disponible de source indépendante.

Mais plus de 36 000 Éthiopiens ont déjà gagné le Soudan, selon la Commission des réfugiés du Soudan.

Après avoir dominé durant quinze ans la lutte armée en Éthiopie contre le régime militaro-marxiste du Derg, renversé en 1991, le TPLF a contrôlé d'une main de fer durant près de trois décennies l'appareil politique et sécuritaire du pays, avant d'être progressivement écarté par Ahmed Abiy depuis qu'il est devenu Premier ministre en 2018.

Avec AFP