D'après les indicateurs du suivi épidémique, le pic de la deuxième vague de Covid-19 aurait été franchi en France. Le président Emmanuel Macron s'exprimera le 24 novembre dans une allocution télévisée pour annoncer une adaptation des règles du confinement.
Si le Covid-19 continue de circuler en France, le pic épidémique de la deuxième vague de coronavirus a sans doute été franchi, a indiqué vendredi 20 novembre l'agence sanitaire Santé publique France. L'institution appelle toutefois à maintenir les "mesures de prévention".
Menacés, les commerces espèrent vendredi un feu vert pour rouvrir prochainement. Le président Emmanuel Macron devrait annoncer une adaptation des règles du confinement en vigueur depuis le 29 octobre lors d'une allocution télévisée prévue mardi 24 novembre à 20 h, a annoncé l'Élysée.
"Même si les indicateurs restent à des niveaux élevés, leur observation suggère que le pic épidémique de la seconde vague a été franchi", a souligné Santé publique France (SpF) dans un communiqué accompagnant son point épidémiologique hebdomadaire.
Durant la semaine du 9 au 15 novembre, tous les indicateurs sont à la baisse : les cas de contamination confirmés (182 783 contre 305 135 la semaine précédente), le taux de résultats positifs (16,2 % contre 19,7 %), les hospitalisations (17 390 contre 19 940), les admissions en réanimation (2 761 contre 3 037), et, dans une moindre mesure, les décès (3 756 contre 3 817 la précédente).
Un retour au niveau précédant les couvre-feux
Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a appelé à la prudence, jeudi, face à ces chiffres encourageants, en soulignant que "la pression épidémique" n'était revenue qu'au niveau précédant les premiers couvre-feux.
"On a encore une circulation du virus importante", relève dans un entretien au Monde Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement. Selon lui, le niveau des 5 000 contaminations comptabilisées par jour, fixé par Emmanuel Macron quand il a décrété le reconfinement, sera atteint "plutôt après Noël, voire début janvier".
Mais avec l'arrivée des vaccins, "je vois la sortie du tunnel", confie l'immunologue, dans une rare touche d'optimisme, alors que le bilan des décès de patients atteints de Covid-19 grossit encore de 400 par jour à l'hôpital, et que celui des Ehpad a brusquement grimpé depuis début novembre, de 11 651 à 14 530. Au total, 47 127 malades du Covid-19 sont morts en France depuis le début de l'épidémie.
Le bilan des décès liés au coronavirus vendredi soir était de 386 personnes mortes dans les hôpitaux français, tandis que 4 566 patients atteints de Covid-19 se trouvaient encore en réanimation.
Report du Black Friday au 4 décembre
Si "le confinement n'est pas terminé", comme l'a réaffirmé Olivier Véran jeudi, le gouvernement continue de travailler à sa version allégée. Les restrictions sanitaires de la deuxième vague ont mis à mal la reprise économique et la santé mentale de la population française se dégrade selon les indicateurs de Santé publique France, qui a fait état d'une hausse de 10 % à 21 % des états dépressifs entre septembre et novembre.
Parmi les principaux enjeux, avant Noël, la réouverture des commerces dits "non essentiels", pour lesquels le manque à gagner pourrait atteindre 4,4 milliards d'euros pour le seul mois de novembre. Celui-ci serait de 10,8 milliards si les boutiques restaient fermées tout au long du mois de décembre, selon une étude vendredi de l'assureur-crédit Euler Hermes.
À la suite d'une réunion avec Bercy, la grande distribution et le commerce en ligne ont accepté, vendredi, de décaler d'une semaine le "Black Friday", prévu le 27 novembre, "sous réserve d'une réouverture des commerces d'ici là", ont-ils annoncé dans un communiqué commun avec le ministère de l'Économie.
"Nous sommes sur la bonne voie" pour envisager cette réouverture "autour du 1er décembre", a annoncé, quant à lui, le Premier ministre Jean Castex, en visite à Croizon dans le Finistère.
Avec AFP