La Hongrie a de nouveau refusé, mercredi, de lier le versement de fonds européens à l'État de droit. Pour le Premier ministre Viktor Orban, adopter ce mécanisme obligerait son pays à se plier aux politiques d'immigration de Bruxelles.
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Le bras de fer entre l'Union européenne et Budapest se poursuit. La Hongrie, qui a opposé son veto au plan de relance européen, a jugé, mercredi 18 novembre, que s'il était adopté, il n'y aurait "plus d'obstacles à lier les États membres à des mécanismes communs de soutien à l'immigration".
L'Europe pourra "utiliser des moyens financiers pour faire chanter les pays qui s'opposent à l'immigration", a déclaré le Premier ministre Viktor Orban, dans un communiqué. "Aucune procédure visant à pénaliser les États membres ne devrait être fondée sans critères objectifs et sans possibilité de recours juridique", a-t-il écrit.
Depuis 2015, la Hongrie s'oppose à toute disposition rendant obligatoire l'accueil et la répartition des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie, malgré la suprématie du droit communautaire, qu'elle a acceptée en intégrant l'Union européenne en 2004.
Le plan de relance en otage
Le dirigeant souverainiste entrouvre cependant pour la première fois la porte, en réclamant la mise en place de "critères objectifs" et la "possibilité d'un recours juridique", si ce mécanisme d'État de droit qu'il fustige devait entrer en vigueur.
L'Union européenne s'est engagée dans un bras de fer avec Budapest et Varsovie, qui veulent l'abandon d'un nouveau mécanisme liant le versement des fonds au respect de l'État de droit.
Les deux pays prennent en otage le paquet budget et plan de relance, dont l'adoption nécessite l'unanimité des 27, afin de s'opposer à la mise en place de ce mécanisme inédit prévoyant de sanctionner les pays qui bafouent la démocratie.
"Si le blocage persiste, il y aura des conséquences politiques pour la Hongrie et la Pologne, même si on ne peut pas les expulser de l'UE", a réagi un diplomate européen.
Les fonds européens représentaient en 2019 environ 4,48 % du produit national brut pour la Hongrie, l'un des taux les plus élevés parmi les pays membres. Budapest devrait bénéficier de 16,7 milliards en subventions et crédits potentiels. Le sujet devrait s'inviter, jeudi, à un sommet par visioconférence officiellement consacré à la crise du Covid-19.
Avec AFP