
Le gouvernement britannique a décidé, samedi, de reconfiner l'Angleterre du 5 novembre au 2 décembre. Cependant, les écoles resteront ouvertes. Le Royaume-Uni dépasse le million de cas de Covid-19 et le nombre de nouveaux cas dépasse désormais 20 000 par jour.
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L'annonce semblait inévitable tant la situation sanitaire s'était dégradée ces dernières semaines. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé, samedi 31 octobre, le retour à un confinement dans toute l'Angleterre face à une deuxième vague massive d'infections par le coronavirus, qui menace de saturer les services de santé.
Pendant quatre semaines, les cafés, pubs et restaurants resteront portes closes sauf s'ils proposent de la vente à emporter ou des livraisons.
Les habitants de l'Angleterre sont appelés à travailler de chez eux et ne doivent quitter leur domicile que pour des raisons précises comme faire de l'exercice, se rendre à un rendez-vous médical ou faire des courses alimentaires essentielles. Ils ne peuvent rencontrer qu'une personne extérieure à leur foyer, et à l'extérieur.
Les personnes âgées et vulnérables sont priées de redoubler de prudence. Il ne sera possible de voyager à l'étranger que pour des raisons professionnelles.
Les écoles et les universités resteront toutefois ouvertes.
"Le virus se répand encore plus rapidement que dans le scénario du pire établi par nos conseillers scientifiques. (...) Il est temps d'agir comme il n'y a pas le choix", a déclaré le Premier ministre britannique lors d'une conférence de presse.
Cette mesure ne concerne pas l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord, le confinement relevant des autorités de chaque province britannique.

Un revirement pour Boris Johnson
Pays le plus endeuillé d'Europe, le Royaume-Uni a recensé au total 46 555 décès survenus dans les 28 jours suivant un dépistage positif au Covid-19, dont 326 les dernières 24 heures.
Cette annonce constitue un revirement pour Boris Johnson, qui a jusque-là résisté aux appels à reconfiner toute l'Angleterre, même pour une courte durée, de deux à trois semaines, comme le suggérait le parti d'opposition travailliste.
Les députés se prononceront sur ces nouvelles restrictions en début de semaine, avant leur entrée en vigueur prévue jeudi.
Confiné d'un bloc le 23 mars lors de la première vague, le Royaume-Uni a privilégié ensuite une approche locale.
Plusieurs pays européens dont l'Irlande, la France et la Belgique ont annoncé des reconfinements complets ou partiels pour freiner la propagation du virus.
Chômage partiel prolongé
Les conséquences économiques et sociales d'un nouveau confinement sont particulièrement redoutées. Le FMI prévoit déjà une contraction du PIB du Royaume-Uni de 10,4 % en 2020.
Boris Johnson a annoncé un prolongement du mécanisme de chômage partiel mis en place en catastrophe au printemps et qui était censé expirer samedi soir, remplacé par des aides moins avantageuses.

Chaque province britannique décide de sa propre stratégie contre la pandémie. Les plus de trois millions d'habitants du Pays de Galles sont les premiers Britanniques à être retournés en confinement, au moins jusqu'au 9 novembre.
Mi-octobre, l'Irlande du Nord a fermé pour un mois pubs et restaurants et décidé de prolonger les vacances scolaires.
Selon le Premier ministre gallois, Mark Drakeford, le gouvernement britannique doit discuter avec les responsables des gouvernements locaux sur une "approche commune d'ici Noël" à travers le Royaume-Uni.
Avec Reuters et AFP