Le président des États-Unis a annoncé, vendredi, la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan, assurant que les deux pays avaient fait la "paix".
"Nous agrandissons le cercle de la paix." Israël et le Soudan ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques, a annoncé, vendredi 23 octobre, le président américain. C'est dans le Bureau ovale, entouré notamment de son ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo et de son gendre et conseiller Jared Kushner, que le locataire de la Maison Blanche a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait "la paix".
Le président américain était au téléphone, sur haut-parleur, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son homologue soudanais Abdallah Hamdok. Ce dernier a remercié Donald Trump d'avoir décidé de retirer son pays de la liste des États soutenant le terrorisme, affirmant que cette décision aurait un impact économique majeur.
"Nous agrandissons le cercle de la paix si rapidement grâce à votre leadership", a salué de son côté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Avant le Soudan, les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient accepté de normaliser leurs relations avec Israël. C'est "une nouvelle étape majeure vers la paix au Moyen-Orient", a tweeté un porte-parole de la Maison Blanche, Judd Deere.
#BREAKING: President @realDonaldTrump has announced that Sudan and Israel have agreed to the normalization of relations— another major step toward building peace in the Middle East with another nation joining the Abraham Accords ???????? ???????? ????????
— Judd Deere (@JuddPDeere45) October 23, 2020"Le Soudan et Israël ont accepté de normaliser leurs relations, de mettre fin à l'état d'agression entre eux", a rapporté la télévision d'État soudanaise.
Peu avant, la Maison Blanche avait annoncé que Donald Trump allait retirer le Soudan de la liste des États soutenant le terrorisme. Donald Trump "a informé le Congrès de son intention d'annuler formellement la désignation du Soudan comme État parrain du terrorisme", a indiqué l'exécutif américain, qualifiant ce développement de "moment charnière" pour le Soudan et les relations entre Washington et Khartoum.
La normalisation des relations Soudan-Israël est "un péché politique qui nuit au peuple palestinien et à leur juste cause, nuit aussi à l'intérêt national du Soudan […] et ne bénéficie qu'à Netanyahu", a réagi de son côté, Hazem Qassem, le porte-parole officiel du Hamas, mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza.
Cette annonce intervient après que le Soudan a "accepté de résoudre certaines demandes des victimes américaines du terrorisme et leurs familles. Hier, en application de cet accord, le gouvernement de transition du Soudan a transféré 335 millions de dollars sur un compte séquestre pour ces victimes et leurs familles", a précisé la Maison Blanche.
Il s'agit notamment des attentats perpétrés en 1998 par la nébuleuse jihadiste Al-Qaïda contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie, et qui avaient fait plus de 200 morts. Le Soudan, jadis paria de la communauté internationale pour avoir accueilli le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans les années 1990, a été condamné à verser ces indemnisations par la justice américaine.
"Un nouvel avenir de collaboration"
L'accord ouvre la voie à "un nouvel avenir de collaboration et de soutien à la transition historique en cours" au Soudan, selon la Maison Blanche, qui a salué les autorités de transition du pays. L'exécutif a enfin appelé le Congrès américain à adopter la loi nécessaire pour mettre en œuvre l'accord.
Le Soudan est depuis 1993 sur cette liste noire américaine, synonyme d'entrave aux investissements pour ce pays pauvre. Les États-Unis ont renoué avec Khartoum déjà sous l'ex-président démocrate Barack Obama, lorsque l'ex-président soudanais Omar el-Béchir avait commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Sud-Soudan.
Depuis la chute du régime de Béchir en avril 2019, le Soudan est dirigé par une autorité de transition dans laquelle militaires et civils partagent le pouvoir, jusqu'aux élections prévues en 2022.
Avec AFP