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Assassinat du père Hamel : le parquet demande les assises pour quatre personnes

Le parquet national antiterroriste a demandé, vendredi, un procès aux assises pour quatre personnes dans l'entourage des deux jihadistes, tués par la police après avoir assassiné le père Jacques Hamel en juillet 2016.

Quatre accusés dont un grand absent. Le parquet national antiterroriste a demandé, vendredi 23 octobre, un procès aux assises pour trois personnes dans l'entourage des jihadistes qui ont assassiné le père Hamel dans son église en juillet 2016, et contre le propagandiste Rachid Kassim, présumé mort en Irak. Il appartient désormais au juge d'instruction en charge du dossier de prendre une décision finale sur la tenue d'un procès aux assises.

Si le juge suit les réquisitions du parquet antiterroriste, au moins trois hommes pourraient se retrouver dans le box des assises pour répondre d'"association de malfaiteurs terroriste criminelle". Ils sont soupçonnés de s'être associés aux deux assaillants en étant informés de leurs intentions terroristes, mais pas forcément de leur projet précis.

Le premier, Farid K., arrêté au lendemain de l'attaque, est un cousin d'Abdel Malik Petitjean. Âgé de 35 ans, il est notamment accusé d'avoir voulu se rendre en Syrie, d'avoir voulu commettre une action violente en France et d'avoir soutenu son cousin quand il a su que celui-ci initiait un projet terroriste. "Il conteste les faits", a réagi son avocat, Me Simon Clemenceau.

Le second, Yassine S., avait été interpellé quelques jours après l'attaque. Ce jeune homme de la banlieue toulousaine, 26 ans désormais, avait rejoint les deux jihadistes à Saint-Étienne-du-Rouvray deux jours avant l'attaque. 

Enfin, Jean-Philippe Steven Jean Louis, 24 ans, a été mis en cause en 2018 dans cette enquête. Le Pnat le soupçonne d'avoir soutenu et aidé à financer les velléités terroristes d'Abdel Malik Petitjean, d'avoir tenté de se rendre avec lui "à de multiples reprises en Syrie" afin de rejoindre l'organisation État islamique.

Un retentissement international

L'instigateur probable de l'attentat et recruteur français notoire du groupe EI, Rachid Kassim, 33 ans, a lui peu de chances d'être présent. Visé par un mandat d'arrêt pour "complicité" de l'attentat, ce jihadiste également accusé d'avoir téléguidé l'attentat de Magnanville et plusieurs projets d'attaques en France aurait été tué en 2017 dans la zone irako-syrienne.

L'assassinat à Saint-Étienne-du-Rouvray de ce prêtre, cible hautement symbolique, avait eu un retentissement international, douze jours après l'attentat terroriste de Nice, qui avait fait 86 morts.                    

L'enquête, longue de plus de quatre ans, a permis aussi de cerner le profil des deux assaillants, "candidats malheureux au jihad", "évoluant tous les deux au sein de la jihadosphère" et qui sont "entrés en relation via Telegram quatre jours" avant l'attentat.

Avec AFP