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Signature d'un accord historique entre la Turquie et l'Arménie

La Turquie et l'Arménie ont signé samedi à l'université de Zurich un accord qui prévoit l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays et l'ouverture de leur frontière commune.

AFP - Les ministres des Affaires étrangères de Turquie et d'Arménie ont signé samedi soir à Zurich (Suisse) des accords historiques visant à normaliser leurs relations, hantées depuis près d'un siècle par le souvenir des massacres d'Arméniens, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

Le ministre arménien des Affaires étrangères Edouard Nalbandian et son homologue turc Ahmet Davutoglu se sont ensuite longuement serré la main.

La cérémonie a été retardée de près de trois heures et demie en raison d'une "difficulté de dernière minute" liée aux discours qui devaient être prononcés. Finalement, il a été décidé qu'aucune allocution ne serait prononcée pour régler le problème, a-t-on appris de source diplomatique turque.

La cérémonie de signature des accords, prévue pour 17h00 heure locale (15h00 GMT) à l'Université de Zurich, a finalement eu lieu à 20H20 locales (18H20 GMT) après d'intenses conciliabules sous la houlette des délégations américaine et suisse.

Les relations entre Turcs et Arméniens sont hantées depuis près d'un siècle par le souvenir des massacres et déportations d'Arméniens en 1915-1917 (plus d'un million et demi de morts, selon l'Arménie, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse le terme de génocide).

Le conflit du Nagorny-Karabakh a encore envenimé le contentieux entre les deux pays. Au terme d'une guerre de six ans (de 1988 à 1994), Erevan a pris le contrôle de cette enclave peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan, allié de la Turquie qui a fermé en 1993 sa frontière avec l'Arménie en guise de représailles.

Dans ce contexte de ressentiments et de conflit, le rapprochement entre Ankara et Erevan se heurte à de profondes résistances dans les populations des deux pays ainsi que dans la diaspora arménienne.

S'adressant solennellement à la nation samedi, le président arménien Serge Sarkissian a assuré qu'il n'y avait "pas d'alternative à l'établissement de relations, sans conditions préalables, avec la Turquie".

"Avoir des relations avec la Turquie ne doit en aucune manière créer un doute sur la réalité du génocide (...) C'est un fait bien connu et qui doit être reconnu", a cependant insisté le président arménien au lendemain d'une manifestation à Erevan de plusieurs milliers d'opposants au rapprochement avec Ankara.