Les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères ont entamé des négociations vendredi à Moscou pour tenter de mettre fin au conflit dans la région séparatiste du Haut-Karabakh.
La rencontre des chefs des diplomaties arménienne et azerbaïdjanaise a commencé vendredi à Moscou, alors que les combats continuent à faire rage dans la région séparatiste du Haut-Karabakh.
Avant cette réunion, les dirigeants des deux pays se sont exprimés. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, s'est dit "prêt" à reprendre le processus de paix avec Bakou.
"Nous donnons une chance à l'Arménie de régler le conflit pacifiquement. C'est sa dernière chance", a pour sa part menacé le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, dans un discours télévisé.
"Nous retournerons de toute façon sur nos terres. C'est leur chance historique", a-t-il encore affirmé, parlant des Arméniens, avant de lancer : "Personne ne peut résister au soldat azerbaïdjanais !"
De son côté, la présidence française se veut optimiste et estime qu'une trêve pourrait entrer en vigueur prochainement. "Le président de la République s’est de nouveau entretenu avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian hier [jeudi] soir, et avec le président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev ce matin. On s’oriente vers une trêve prochainement, même si la situation est encore fragile", dit l'Élysée.
Vladimir Poutine s'est lui aussi entretenu avec les dirigeants des deux parties, a indiqué le Kremlin, qui ajoute dans un communiqué : "Le président de la Russie appelle à l'arrêt des combats dans le Haut-Karabakh pour des raisons humanitaires, en vue d'échanger les corps des morts et les prisonniers."
Au moins 300 morts
Le ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, Djeyhoun Baïramov, était à Genève jeudi pour rencontrer le Groupe de Minsk de l'OSCE (Russie, France, États-Unis), chargé de la médiation internationale sur ce conflit vieux de plus de trente ans. Rien n'a filtré de cette rencontre. Le chef de la diplomatie arménienne devait, lui, être reçu lundi à Moscou par son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Depuis le 27 septembre, séparatistes arméniens de la république autoproclamée du Haut-Karabakh et forces azerbaïdjanaises s'affrontent de nouveau dans cette région montagneuse. Le bilan officiel est de 300 à 400 morts, dont une cinquantaine de civils. Il est cependant très partiel et pourrait être bien plus élevé, chaque camp affirmant avoir éliminé des milliers de soldats ennemis.
Les combats se sont ainsi poursuivis jeudi. La capitale du territoire séparatiste, Stepanakert, ainsi que des zones habitées en Azerbaïdjan ont aussi de nouveau été frappées dans la journée, selon les autorités locales.
Une cathédrale touchée par des tirs
À Choucha, à une quinzaine de kilomètres au sud de Stepanakert, la cathédrale a été à deux reprises atteinte par des tirs. Si le premier bombardement n'a pas fait de victimes, des journalistes russes et locaux ont été blessés pendant le deuxième, dont un grièvement.
La cathédrale avait déjà été reconstruite dans les années 1990 après la première guerre du Haut-Karabakh, ce qui en avait fait un symbole pour les Arméniens. L'armée azerbaïdjanaise a démenti avoir tiré sur l'édifice, affirmant ne pas viser "les bâtiments et monuments historiques, culturels et tout particulièrement religieux".
L'Azerbaïdjan a en revanche accusé les séparatistes d'avoir "fait feu sur les zones habitées" de son territoire. Deux civils ont été tués dans ces frappes, a affirmé Bakou, mais, comme depuis le début des hostilités, nombre d'habitants écartent toujours toute idée de départ.
Avec AFP