![Séoul, Tokyo et Pékin s'allient contre l'ambition nucléaire de Pyongyang Séoul, Tokyo et Pékin s'allient contre l'ambition nucléaire de Pyongyang](/data/posts/2022/07/15/1657858919_Seoul-Tokyo-et-Pekin-s-allient-contre-l-ambition-nucleaire-de-Pyongyang.jpg)
Wen Jiabao, Premier ministre chinois, a reçu son homologue japonais Yukio Hatoyama et le président sud-coréen Lee Myung-Bak pour aborder, notamment, la question du nucléaire nord-coréen. Ils ont appelé à une "reprise rapide" des pourparlers.
REUTERS - La Chine, le Japon et la Corée du Sud ont affiché samedi un front commun dans leur souhait de relancer les négociations pour mettre un terme aux ambitions militaires nucléaires de la Corée du Nord.
Les trois pays ont aussi promis d'oeuvrer ensemble sur les questions de sécurité et de coopération économique, à l'issue d'un sommet réunissant à Pékin le Premier ministre chinois Wen Jiabao, son homologue japonais Yukio Hatoyama et le président sud-coréen Lee Myung-bak.
Wen, qui vient de passer plusieurs jours en Corée du Nord, de dimanche à mardi, a assuré que Pyongyang souhaitait réduire les tensions avec ses interlocuteurs.
Selon la télévision sud-coréenne, un émissaire nord-coréen, Ri Gun, prévoit de se rendre aux Etats-Unis au cours du mois, ce qui pourrait ouvrir la voie à un dialogue bilatéral entre Washington et Pyongyang.
"La Corée du Nord n'espère pas seulement améliorer ses relations avec les Etats-Unis, mais elle espère également le faire avec la Corée du Sud et le Japon", a souligné Wen. "C'est l'impression profonde que j'ai eue lors de ma visite."
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il a informé le Premier ministre chinois que son gouvernement pourrait reprendre les discussions multilatérales si des progrès satisfaisants sont enregistrés au préalable dans le dialogue bilatéral avec les Etats-Unis. Washington dit ne pas être hostile à ce dialogue à condition qu'il débouche sur une reprise des pourparlers à six.
En avril, un mois avant son deuxième essai nucléaire, la Corée du Nord avait déclaré mortes ces négociations avec la Corée du Sud, la Chine, le Japon, la Russie et les Etats-Unis, auxquelles elle avait cessé de participer depuis décembre.
Une occasion rare
Wen Jiabao a souligné que l'occasion de relancer ces pourparlers à six était rare et qu'il fallait la saisir. "Si nous manquons cette occasion, nous pourrions devoir faire encore plus d'efforts."
Le message a été entendu par Tokyo et Séoul. "Nous allons faire des efforts communs avec les autres parties pour une reprise rapide des discussions à six, afin de garantir la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est", affirme un communiqué conjoint diffusé à l'issue du sommet.
Les trois dirigeants ont également souhaité renforcer l'intégration économique régionale, à l'image du bloc européen. Le produit intérieur brut cumulé des trois pays représente 16% du PIB mondial.
"Les trois pays restent impliqués dans le développement de la communauté est-asiatique sur des principes d'ouverture, de transparence et de participation comme objectif à long terme", ajoute le texte.
Si ces déclarations restent de principe, elles soulignent la volonté croissante des trois puissances asiatiques de mettre de côté leurs frictions et rivalités et de lutter ensemble pour surmonter la récession mondiale.
Cette démonstration d'unité peut en outre ajouter une pression supplémentaire pour convaincre Pyongyang de revenir à la table des négociations.
Le président sud-coréen Lee a aussi accueilli favorablement l'idée que son pays ait des discussions bilatérales avec son voisin communiste.
"J'accueille cette idée favorablement", a dit Lee. "Mais l'objectif final de discussions entre la Corée du Sud et la Corée du Nord doit être une dénucléarisation de la Corée du Nord", a-t-il précisé.