Les secours s'organisaient, dimanche, après les crues exceptionnelles qui ont dévasté des villages entiers de l'arrière pays niçois, jusque dans les régions italiennes du Piémont et de la Ligurie, après le passage de la tempête Alex. Le dernier bilan fait état d'au moins quatre morts.
L'aide s'organise après le déluge. Appuyés par l'armée, les secours intensifiaient leurs efforts, dimanche 4 octobre, pour tenter de retrouver les disparus et venir en aide aux sinistrés des crues "hors normes" qui ont coupé du monde plusieurs villages dans le sud-est de la France, après le passage de la tempête Alex.
Le bilan humain risque de s'alourdir : au moins quatre corps ont été retrouvés dimanche sur les rives méditerranéennes de la Ligurie en Italie, a annoncé l'agence de presse italienne Ansa, précisant que les autorités italiennes et françaises cherchaient conjointement à déterminer leur identité.
"Ce que nous vivons est hors norme, on est habitués à voir des images de tels désastres sur d'autres continents, avec un certain détachement parfois, et là c'est quelque chose qui nous a touchés nous", a indiqué dimanche le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez.
Voitures couchées dans le lit de la rivière, maisons englouties par la boue... Breil-sur-Roya, proche de la frontière italienne, offrait dimanche matin le visage d'une ville dévastée. Dans tout l'arrière-pays niçois, comme dans le nord de l'Italie voisine, des routes sont détruites, des dizaines de maisons ont été emportées par les flots, des stations d'épuration anéanties.
Le Piémont et la Ligurie bientôt en état d'urgence ?
Les régions italiennes du Piémont et de la Ligurie ont demandé au gouvernement italien de décréter l'état d'urgence. En France, l'État a lancé la procédure de "catastrophe naturelle".
Dimanche, l'effort des secours – un millier de pompiers renforcés par des hélicoptères et personnels de l'armée entre autres côté français – sera "majeur et prioritaire" sur la vallée de la Roya, à la frontière avec l'Italie, a indiqué le représentant de l'État. "Toute la journée, le ballet des hélicoptères va reprendre, on va concentrer les forces aériennes sur la Roya", a-t-il assuré, ne cachant pas toutefois son "inquiétude quant à la météo" avec des pluies annoncées dans la journée. Les liaisons restent très difficiles, même par téléphone dans de nombreuses vallées de l'arrière-pays niçois.
La préfecture a annoncé l'envoi, dans chacune des communes isolées, d'un militaire, d'un sapeur-pompier et d'un fonctionnaire de préfecture pour venir en aide aux maires. La mairie de Nice a mobilisé des centres d'hébergement ainsi que des moyens aériens pour faire livrer des repas et des milliers de litres d'eau à des commune isolées, comme à Saint-Martin-Vésubie. Elle a aussi lancé un fonds d'urgence d'aide aux sinistrés.
"Vive inquiétude" sur le bilan définitif
La SNCF, qui a rétabli l'ensemble de ses lignes dans le secteur samedi, à l'exception de la ligne Nice-Breil-Tende, a annoncé avoir acheminé par train 3 000 bouteilles d'eau à Breil-sur-Roya, d'où elle a ramené des sinistrés vers Nice.
Le Premier ministre français, Jean Castex, n'a pas caché, samedi, "sa vive inquiétude" sur le bilan définitif de ces intempéries exceptionnelles, alors que l'image des dévastations n'est encore pas complète.
De nombreuses personnes sont en effet recherchées dans les Alpes-Maritimes par les autorités, car elles n'ont pas donné de nouvelles depuis vendredi soir. "Mais je tiens à passer un message d'espoir au sujet de ces personnes", a indiqué le préfet Bernard Gonzalez : "Ce n'est pas parce que des proches n'ont pas pu donner de nouvelles qu'ils ont été emportés par la tempête".
Samedi soir, 21 personnes qui étaient déclarées disparues par les autorités italiennes ont ainsi pu être retrouvées saines et sauves côté français, près du col de Tende.
Avec AFP