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Les bombardements se poursuivent dans le Haut-Karabakh, faisant de plus en plus de victimes. Dans la matinée de vendredi, pour la première fois depuis le début de ce conflit, l'Arménie s'est dite favorable à la reprise de négociations pour un cessez-le-feu. 

Les combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais sur le front du Haut-Karabakh continuaient de faire rage, vendredi 2 octobre, pour le sixième jour d'affilée. Erevan a toutefois ouvert la porte à une médiation pour un cessez-le-feu.

Dans un communiqué, la diplomatie arménienne a amorcé une timide ouverture, se disant prête à "s'engager avec les pays coprésidant le groupe de Minsk de l'OSCE pour rétablir un cessez-le-feu basé sur les accords de 1994-1995".

Cette annonce intervient au lendemain d'une déclaration commune des présidents Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Donald Trump, dont les trois pays pilotent depuis le début des années 1990 cette médiation de l'OSCE sur le Haut-Karabakh. C'est la première fois qu'Erevan se déclare disposé à reprendre les négociations depuis la reprise des combats dimanche.

Multiplication des blessés

Intensification des combats dans le Haut-Karabakh, l'Arménie disposée à une médiation

Vendredi, les affrontements ont continué toute la journée. À Stepanakert, capitale de la région disputée, plusieurs explosions ont été entendues. Des frappes qui proviennent des forces azerbaïdjanaises, a indiqué le ministère arménien de la Défense. "Au moins trois tirs de roquette ont eu lieu ce soir et des bâtiments résidentiels ont été touchés", explique l'envoyé spécial de France 24, Gulliver Cragg, depuis la capitale arménienne Erevan. 

"Il y a de nombreux blessés au sein de la population civile, l'infrastructure civile est endommagée", a indiqué sur sa page Facebook un représentant du ministère, Artsroun Ovannissian, sans plus de précisions sur la nature des frappes et des dégâts. 

L'armée arménienne a accusé vendredi Bakou d'utiliser des "armes à sous-munitions" interdites, tandis que l'Azerbaïdjan a jugé que l'Arménie devait se retirer du territoire séparatiste afin d'arrêter "l'escalade".

Selon les bilans très partiels communiqués depuis dimanche, 190 personnes sont mortes : 158 soldats séparatistes, 13 civils arméniens, et 19 civils azerbaïdjanais. Bakou n'a toujours pas communiqué de pertes militaires.

Mais le bilan pourrait être bien plus lourd, l'Arménie affirmant ainsi que 1 280 soldats azerbaïdjanais sont morts, quand Bakou dit avoir tué au moins 1 900 militaires adverses.

Des journalistes touchés par des tirs

Un autocar transportant des journalistes russes et arméniens, ainsi qu'un Américain décrit comme un "bénévole", a été touché par des tirs d'artillerie au Haut-Karabakh, rapporte vendredi l'agence de presse RIA, selon laquelle il n'y a pas de victime.

Les deux journalistes du quotidien français Le Monde blessés jeudi ont été évacués et sont arrivés en France vendredi en fin de journée, selon des sources aéroportuaires. Le rédacteur Allan Kaval et le photographe Rafael Yaghobzadeh ont été blessés lors d'un bombardement des forces azerbaïdjanaises sur la ville de Martouni, à 25 kilomètres de la ligne de front.

Selon les autorités arméniennes, deux journalistes arméniens ont également été blessés par les bombardements tandis que les autorités du Haut-Karabakh ont fait état de quatre civils tués.

L'ambassadeur d'Azerbaïdjan en France, Rahman Mustafayev, a exprimé vendredi à la radio RFI ses "regrets" et a adressé une mise en garde aux journalistes : "Nous n'avions aucune information sur la visite et les déplacements de ces journalistes. Il faut respecter les règles et la procédure. Si vous partez dans des régions en guerre (...), vous devez comprendre que le régime séparatiste ne peut pas garantir la sécurité des journalistes. Il faut appeler officiellement les autorités azerbaïdjanaises qui vont organiser le déplacement et comme cela, nous pouvons garantir la sécurité" des journalistes.

Avec AFP