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Biélorussie : la prix Nobel Svetlana Alexievitch quitte le pays pour l'Allemagne

La figure d'opposition au régime d'Alexandre Loukachenko, Svetlana Alexievitch, a quitté la Biélorussie pour se faire soigner en Allemagne, a annoncé lundi l'une de ses proches.

La lauréate du prix Nobel de littérature et l'une des dernières figures de l'opposition en liberté et en Biélorussie, Svetlana Alexievitch, a quitté son pays pour se faire soigner en Allemagne, a annoncé lundi 28 septembre son entourage.

"Dans un mois, elle retournera en Biélorussie. Elle ne renonce pas à ses activités de membre du conseil de coordination", l'organe formé par l'opposition, a déclaré à l'AFP son amie Maria Voïtechonok. "Il y a deux mois, elle était censée aller chez le médecin, mais cela a été empêché par le coronavirus et les événements politiques."

Svetlana Alexievitch aurait l'intention de se rendre en Italie après l'Allemagne.

Un mouvement qui dure depuis août

Svetlana Alexievitch est le seul des sept membres de la direction du Conseil de coordination formé pour promouvoir une transition du pouvoir en Biélorussie encore en liberté. Tous les autres ont été soit arrêtés, soit contraints à l'exil, tout comme la figure de proue du mouvement de contestation, Svetlana Tikhanovskaïa, qui s'est réfugiée en Lituanie.

Svetlana Alexievitch, 72 ans, avait été intimidée début septembre par des inconnus qui avaient traîné autour de chez elle en l'appelant à l'interphone et au téléphone. Elle avait reçu le soutien de diplomates européens, qui s'étaient déplacés à son domicile pour la soutenir.

La Biélorussie est secouée depuis début août par un mouvement de protestation inédit contre la réélection jugée frauduleuse du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Alexandre Loukachenko a jusqu'à présent refusé de dialoguer avec l'opposition et les manifestations ont systématiquement donné lieu à des centaines d'arrestations.

Dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé au rassemblement hebdomadaire de l'opposition dans les rues de Minsk, comme tous les week-ends depuis la présidentielle contestée du 9 août.

Avec AFP