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Tadej Pogacar, vainqueur du Tour de France : "J'ai ma conscience pour moi"

A la Une de la presse, ce lundi 21 septembre, l’exploit du Slovène Taej Progacar, vainqueur de l’édition 2020 du Tour de France. Le dernier jour de l’été. Les manifestations en Thaïlande, où les protestataires s’opposent au gouvernement et à la monarchie. La colère des habitants reconfinés de la région de Madrid. Des révélations sur la façon dont l’argent sale circule, à l’échelle mondiale, dans le circuit bancaire traditionnel. Et le bilan carbone des riches.

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A la Une de la presse, la poursuite, ce week-end, des manifestations à Bangkok, en Thaïlande, où les étudiants demandent depuis le mois de juillet une réforme de la monarchie et du système politique.

D’après The Daily News Thailand, les manifestants ont accompli hier matin un geste très symbolique en cimentant une plaque - enlevée depuis -, près de l’ancien palais royal, indiquant que la Thaïlande «appartient au peuple et non au roi» - un geste qui constitue un vrai défi envers la monarchie, dans un pays où le sujet est totalement tabou. La veille, les manifestations avaient réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, le plus grand rassemblement depuis le coup d’État de 2014, qui a placé au pouvoir l’actuel Premier ministre, dont les protestataires demandent la démission, selon le Bangkok Post, qui annonce l’intention de ses opposants de manifester à nouveau jeudi prochain devant le Parlement. Le journal évoque un mouvement qui va «continuer à gronder», et invite le chef du gouvernement à «écouter» les manifestants, qui expriment aussi leur inquiétude face à la dégradation de l’économie à cause de l’épidémie de Covid-19.

La pandémie de Covid-19 provoque aussi des remous en Espagne. Hier, des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale après l’annonce du reconfinement de plusieurs zones de la région de Madrid, à partir d’aujourd’hui. El Pais précise que les manifestants s’opposent à des mesures qui vont limiter leur liberté de mouvement pendant deux semaines - des dispositions qu’ils jugent «inefficaces et discriminatoires», car elles touchent notamment plusieurs communes défavorisées de la banlieue sud de Madrid. «Tout le monde doit être confiné, ou il ne faut confiner personne», témoignent plusieurs protestataires dans les colonnes du journal.

Reconfiner ou ne pas reconfiner, telle est aussi la question au Royaume-Uni, où le gouvernement se divise sur le sujet. The I rapporte que le ministre des Finances s’alarme de «l’impact dévastateur d’un nouveau confinement sur l’emploi», tandis que sa collègue de la Santé «met la pression» en faveur de mesures plus strictes, dès maintenant. Le Premier ministre Boris Johnson doit s’exprimer demain soir, et pourrait annoncer l’instauration d’un couvre-feu, l’interdiction des réunions familiales et la fermeture des pubs.

A la Une de la presse également, les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation sur la circulation, dans le circuit bancaire traditionnel, de milliards de dollars d’origine douteuse, grâce aux défaillances de la règlementation. Des milliards de dollars en provenance des cartels de drogues, d’oligarques russes et de dizaines de personnalités : les journalistes de la rédaction du quotidien belge Le Soir, notamment, ont suivi à la trace plus de 2 000 milliards de dollars de transactions «suspectes», signalées par des banques du monde entier au FinCEN, le département du Trésor américain dédié à la lutte anti-blanchiment. Leur enquête démontre le rôle crucial joué par les banques dans un système «qui profite aux criminels et renforce les inégalités», «en transférant aveuglément de l’argent pour des individus qu’elles ne peuvent pas toujours identifier clairement. En omettant de signaler des transactions qui présentent pourtant toutes les caractéristiques du blanchiment. Ou en continuant à entretenir des relations d’affaires avec des clients liés à des scandales de corruption et de fraudes». D’après le Consortium, les 2000 milliards de dollars signalés ne seraient «qu'une goutte d'eau dans le flot d'argent sale qui circule dans les banques du monde entier». 

Leur part à elles est considérable : 1% des personnes les plus riches du monde émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que la moitié des pauvres de la planète. C’est en tout cas ce qu’affirme le dernier rapport de l’ONG Oxfam, cité par Le Figaro. Selon ce document, «1% des personnes les plus riches de la population, soit environ 63 millions de personnes seraient responsables à elles seules de 15 % des émissions» - des chiffres qui conduisent Oxfam à demander «une justice sociale et climatique» dans les plans de relance post-Covid. Pour le moment, on en est loin. Slate fait état d’une offre pas franchement destinée à améliorer le bilan carbone : des vols à destination de nulle part, pour les nostalgiques de l’époque où l’on pouvait voyager partout à-travers la planète. On achète son ticket, on décolle, et on revient au point de départ... Ces périples seraient particulièrement courus en Australie, où les déplacements à l’étranger sont interdits. La compagnie Qantas a vendu la semaine dernière toutes les places de son «vol pour nulle part» en 10 minutes, la vente la plus rapide de son histoire. Prix des billets pour ce tour d'avion de sept heures autour de l'Australie : entre 500 et 2 300 euros…

Un mot, pour terminer, des performances supersoniques de Tadej Pogacar, qui a remporté hier le Tour de France. «Ils ont écrit l’Histoire», «Hier après-midi, les Champs-Elysées étaient slovènes»: en Slovénie, Tadej Pogacar et son compatriote Primoz Roglic, arrivé deuxième, ont les honneurs de la presse nationale, dont Slovenske Notice, qui remercie les fans slovènes d’avoir fait le déplacement pour soutenir l’équipe, malgré le Covid. A 21 ans, Tadej Pogacar, qui fête ses 22 ans aujourd’hui, devient «le plus jeune vainqueur du Tour de France depuis 100 ans», note le quotidien britannique The Independent. «J’avais l’esprit libre», explique le jeune prodige dans L’Equipe. Interrogé par le quotidien sportif français sur le fait de courir pour une formation «où plusieurs directeurs sportifs ont été impliqués dans une affaire de dopage, en 2008» et de pratiquer «un sport où la suspicion est permanente, y compris sur (ses) propres performances», il répond : «Je suis trop jeune pour me souvenir de cette époque, j'avais dix ans en 2008. Et cela me fait bizarre d'en parler car cela va à l'encontre de tout ce en quoi je crois. Ma seule défense, c'est d'avoir ma conscience pour moi».

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