Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées samedi à Minsk lors d'un rassemblement de femmes opposées à la réélection du président Alexandre Loukachenko. Parmi elles se trouvait Nina Baguinskaïa, l'une des figures de l'opposition biélorusse, qui a ensuite été relâchée par la police.
Les forces antiémeute biélorusses ont arrêté samedi 19 septembre des centaines de personnes lors d'une marche de femmes à Minsk contre le président Alexandre Loukachenko.
Environ deux mille femmes ont participé à ce rassemblement, brandissant le drapeau blanc et rouge de l'opposition. La police a bloqué le défilé et procédé à des centaines d'arrestations.
Les membres de la police antiémeute, encagoulés et en uniformes noirs, ainsi que des policiers en uniformes kakis et des policiers masqués en civil ont procédé aux arrestations.
Des centaines de manifestants ont été rapidement traînés dans les véhicules de la police, certaines femmes étant portées par les policiers.
L'organisation de défense des droits humains Viasna a diffusé en ligne les noms de 317 femmes arrêtées à Minsk. De son côté, la police n'a pas fourni le nombre des personnes interpellées.
"Notre protestation a un visage de femme"
L'une des pancartes brandies par les manifestantes proclamait : "Notre protestation a un visage de femme", une référence au titre d'un ouvrage de la lauréate du prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch, qui a soutenu la cause de l'opposition, "La guerre n'a pas un visage de femme".
Parmi les femmes arrêtées se trouvait Nina Baguinskaïa, 73 ans, l'une des militantes les plus connues du mouvement de protestation contre Alexandre Loukachenko. L'opposante a ensuite été relâchée d'un poste de police.
Des ambulances étaient également sur place pour prendre en charge des personnes blessées ou qui se sentaient mal lors des arrestations.
Cette manifestation est la dernière en date d'une série de mobilisations de femmes en Biélorussie pour réclamer le départ d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, après sa réélection jugée frauduleuse le mois dernier.
Des "femmes courageuses", selon Svetlana Tikhanovskaïa
Avant la manifestation, la cheffe de file de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, qui s'est réfugiée en Lituanie, a fait l'éloge des "femmes courageuses de Biélorussie". "Elles manifestent malgré les menaces permanentes et la pression", a-t-elle souligné dans un communiqué.
Le Conseil de coordination de l'opposition mis en place par les alliés de Svetlana Tikhanovskaïa a qualifié les arrestations de samedi de "nouvelle phase dans l'escalade de la violence contre des manifestants pacifiques".
Face à la répression policière, une chaîne Telegram d'opposition très suivie, Nexta, a publié une liste de plus de 1 000 personnes présentées comme des fonctionnaires de police biélorusses.
L'opposition doit mener de nouvelles manifestations massives en Biélorussie dimanche.
Avec AFP