L'OMS a averti mardi que la rentrée scolaire et l'arrivée de l'automne, poussant les habitants vers les espaces intérieurs, nécessitaient des compromis pour limiter la propagation du coronavirus, qui a déjà fait près de 930 000 morts à travers la planète.
L'Europe aborde un moment décisif dans la lutte contre le Covid-19 avec la rentrée scolaire et l'arrivée de l'automne, a averti l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Il est temps d'arrêter de "poursuivre des chimères" et de prendre des décisions dures pour protéger les plus vulnérables et maintenir les jeunes à l'école, quitte à accepter des sacrifices inévitables, a déclaré le directeur des Situations d'urgence de l'OMS Michael Ryan. "L'Europe aborde une saison où les gens vont commencer à retourner dans les espaces intérieurs. La pression de l'infection va augmenter", a déclaré Michael Ryan au cours d'une conférence de presse virtuelle.
Des compromis devront être faits pour maintenir à la fois les plus jeunes et les plus âgés dans la vie sociale, a-t-il souligné. "Le seul moyen est que les adultes maintiennent une distance suffisante pour favoriser une baisse de la contagion." "Qu'est ce qui est le plus important : le retour de nos enfants dans les classes ou l'ouverture des nightclubs et des bars ?", a-t-il lancé.
Fiasco autour des masques en Grèce
Selon l'OMS, les personnes âgées de moins de 20 ans représentent moins de 10 % des cas et moins de 0,2 % des décès. Les écoles ne devraient être fermées qu'"en dernier recours" dans les zones de très forte transmission du coronavirus, a estimé le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
En Grèce, les autorités sont confrontées à un retentissant fiasco : des centaines de milliers de masques ont été distribués dans toutes les écoles du pays pour la rentrée des classes... mais la plupart étaient beaucoup trop grands pour pouvoir être portés. Lundi, lorsque les masques ont été livrés pour le jour de la rentrée des classes, les élèves ont inondé les réseaux sociaux de photos montrant des visages entièrement recouverts par ces "masques parachutes".
Τεράστια επιτυχία οι μάσκες που μοίρασαν στα σχολεία, βλέπω.
Τα θερμά μας συγχαρητήρια. pic.twitter.com/I6TDNtC15m
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 929 391 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé par la pandémie avec près de 196 000 morts, devant le Brésil qui déplore plus de 133 000 morts. L'Inde a quant à elle franchi la barre des 5 millions de cas mercredi, ce qui la classe juste derrière les Etats-Unis, qui en comptent 6,59 millions.
Les conséquences sont terribles pour l'économie mondiale, et notamment pour le secteur du tourisme qui a perdu 460 milliards de dollars au premier semestre, a annoncé mardi l'Organisation mondiale du tourisme, qui prévoit une baisse de la demande de 70 % sur l'ensemble de 2020.
Un sommet sur la pandémie, avec une présence physique, est envisagé à New York au cours de "la première semaine de novembre" par l'Assemblée générale de l'ONU, a annoncé mardi le nouveau président de cette instance, Volkan Bozkir. Selon des diplomates, plusieurs pays se sont toutefois très récemment opposés à cette échéance, jugeant qu'un tel rassemblement interviendrait trop tôt alors que le monde, et singulièrement les États-Unis, continuent de lutter contre la propagation de la maladie sans en avoir pris le contrôle.
Pressions politiques aux États-Unis
Aux États-Unis justement, des experts scientifiques ont dénoncé les pressions "sans précédent" exercées par le président Donald Trump, en pleine campagne pour sa réélection, sur les grandes institutions américaines de santé publique.
Depuis des mois, les incidents se multiplient au sein de l'Agence américaine des médicaments (FDA) et des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), l'agence fédérale en première ligne pour répondre à la pandémie de Covid-19, deux organismes que les lieutenants de Donald Trump perçoivent comme des foyers de résistance contre le désir du président de relancer l'économie.
De hautes responsables scientifiques des CDC, qui briefaient la presse régulièrement, ont été muselées après avoir sonné l'alarme sur le coronavirus. Des consignes des CDC ont été amendées cet été, apparemment sous pression de la Maison Blanche, pour ne plus recommander de tester les personnes asymptomatiques, et pour encourager les écoles à rouvrir, comme le réclamait Donald Trump.
Ce dernier a affirmé mardi qu'un vaccin contre le Covid-19 pourrait être disponible d'ici un mois - une accélération de ses propres prédictions déjà optimistes - mais il a ajouté que la pandémie pourrait aussi s'en aller d'elle-même. "Nous sommes très proches d'un vaccin", a-t-il déclaré lors d'une session de questions-réponses organisée dans une mairie, avec des électeurs de Pennsylvanie, diffusée sur ABC News. "Nous sommes à quelques semaines de l'avoir vous savez - ça pourrait être trois semaines, quatre semaines", a-t-il annoncé.
Avec AFP