
Le procès de Greg Kelly, ancien collaborateur de Carlos Ghosn chez Nissan, s'est ouvert mardi à Tokyo. L'Américain, accusé d'avoir aidé à cacher une partie des revenus de son ancien patron, a plaidé non coupable. Il affronte seul la justice, Carlos Ghosn ayant fui au Liban fin 2019.
Greg Kelly, l'ancien administrateur de Nissan, a plaidé non coupable, mardi 15 septembre à Tokyo. Son procès s'est ouvert près de deux ans après que les procureurs l'ont inculpé de conspiration destinée à cacher une partie des revenus de son ancien patron, Carlos Ghosn, président déchu du constructeur japonais qui a fui l'an dernier au Liban.
"Je pense que les éléments attesteront que je n'ai pas violé les règles" boursières japonaises, a notamment déclaré Greg Kelly à l'ouverture du procès, le jour de son 64e anniversaire. Il était arrivé peu avant au tribunal accompagné de trois de ses avocats, portant un masque et un costume gris anthracite.
Remis en liberté sous caution en 2018, Greg Kelly nie toute malversation. "Je ne suis coupable d'avoir violé aucune loi au Japon", a déclaré l'avocat américain dans un entretien diffusé lundi par la chaîne japonaise TBS. "J'aurais aimé l'avoir ici pour témoigner", a dit Greg Kelly à propos de Carlos Ghosn. "C'est un peu difficile que tout soit dit quand le principal témoin n'est pas là", a-t-il ajouté.
L'espoir d'un acquittement
Greg Kelly est accusé d'avoir aidé Carlos Ghosn à dissimuler plus de 9 milliards de yens (environ 72 millions d'euros) de ses revenus sur une période de huit ans. Il risque une peine de 10 ans d'emprisonnement et une amende de 10 millions de yens (environ 79 000 euros). Mais ses avocats ont confié à l'AFP avoir bon espoir qu'il soit acquitté, malgré le taux de condamnation extrêmement élevé (plus de 99 %) dans les affaires pénales au Japon.
Nissan, qui comparaît en tant que personne morale, va en revanche plaider coupable, selon plusieurs sources interrogées par l'AFP. Mais le groupe fait profil bas dans ce procès, redoutant une "agitation médiatique" négative pour son image.
Le procès, pour lequel Nissan figure également parmi les accusés, pourrait durer près d'un an. Plusieurs cadres du constructeur japonais sont appelés à comparaître, parmi lesquels l'ancien directeur général Hiroto Saikawa.
Avec Reuters et AFP