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L'ancien candidat à la présidentielle et soutien indéfectible d'Emmanuel Macron doit être nommé Haut-Commissaire au Plan, jeudi, lors du prochain conseil des ministres.

Figure historique du centre, ancien candidat à l'Élysée et fidèle soutien du président Macron, François Bayrou fait son grand retour sur le devant de la scène politique nationale avec sa nomination attendue, jeudi 3 septembre, à la tête d'un Haut-Commissariat au Plan.

En annonçant début juillet son intention de recréer un Haut-Commissariat au Plan, en vigueur de 1946 à 2006, pour "rééclairer l'action publique d'une vision de long terme", le Premier ministre Jean Castex n'avait pas exclu d'en confier les rênes au patron du MoDem. "Pourquoi pas !", avait-il lancé en souriant.

Deux mois plus tard, sa nomination doit être entérinée par décret jeudi en conseil des ministres. Emmanuel Macron l'a confirmée vendredi dernier, saluant "l'expérience" de l'ancien ministre, "grand responsable politique" et "Européen convaincu".

Quelques jours plus tôt, François Bayrou, 69 ans, s'était déjà dit "prêt" dans une interview accordée à La République des Pyrénées, dans laquelle il avait esquissé ses objectifs.

"Ce qui est vital doit être protégé. Encore faut-il déterminer ce qui est vital et imposer aux décideurs et à l'opinion publique de se saisir des problèmes qui méritent une réponse à 10, 20 ou 30 ans et non pour 10, 20 ou 30 jours", a expliqué le maire de Pau qui sera finalement rattaché à Matignon, et non à l'Élysée, sachant que c'est Emmanuel Macron qui signera sa lettre de mission.

Il est "la bonne personne pour analyser les faiblesses du pays et le projeter dans l'avenir", assure le chef de file du groupe MoDem de l'Assemblée, Patrick Mignola, selon qui "la planification" est l'un des combats du leader centriste qui en parlait déjà avec Michel Rocard, ministre du Plan entre 1981 et 1983.

Mis en examen en décembre 2019

La nomination de François Bayrou intervient après sa mise en examen le 6 décembre dernier dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son parti, qui semblait sonner le glas d'un retour aux affaires nationales pour un homme longtemps présenté comme premier-ministrable.

Au début du quinquennat, le leader centriste avait dû jeter l'éponge après 34 jours comme garde des Sceaux en raison de l'ouverture d'une enquête préliminaire dans cette même affaire. Tout juste avait-il eu le temps de présenter son projet de loi sur la moralisation de la vie publique.

"Cette nomination, c'est une façon d'utiliser ses compétences, sa vision en dehors du gouvernement" où il est "empêché", estime Patrick Mignola. "C'est une façon de l'impliquer dans la marche du pays et, parce qu'il a une surface politique, ses observations seront plus entendues."

Cette fois, il n'était pas question pour lui de rester sur le quai, dans la dernière ligne droite du quinquennat. Car entre-temps, le MoDem, autrefois force d'appoint, est devenu un allié incontournable de La République en marche qui a perdu la majorité absolue à l'Assemblée.

Depuis la présidentielle, où François Bayrou a apporté un soutien décisif à la victoire du candidat Macron, le leader centriste n'est jamais revenu sur son engagement, même s'il s'est parfois montré critique sur certains choix gouvernementaux.

Avec AFP