Le président libanais Michel Aoun a reconnu, dimanche, la nécessité de changer le système politique au Liban et a appelé à proclamer un "État laïc", a la veille d'une nouvelle visite d'Emmanuel Macron.
"Le temps du changement." Le président Michel Aoun a reconnu, dimanche 30 août, la nécessité de changer le système politique au Liban et appelé à proclamer un "État laïc", à la veille de la visite du chef de l'État français Emmanuel Macron.
Quelques heures plus tôt, le chef du puissant Hezbollah pro-iranien Hassan Nasrallah, allié de Michel Aoun, avait annoncé être prêt à discuter d'un nouveau "pacte politique" dans le pays, où les communautés religieuses se répartissent le pouvoir.
Ces annonces sont intervenues à la veille de la désignation d'un nouveau Premier ministre, qui devrait être un ambassadeur, Moustapha Adib, choisi par les poids lourds de la communauté sunnite. Une démarche qui vient illustrer le mode de fonctionnement du système confessionnel, le poste de Premier ministre étant réservé à la communauté musulmane sunnite.
"Je demande que le Liban soit déclaré État laïc"
"Parce que je suis convaincu que seul un État laïc est capable de protéger le pluralisme, de le préserver en le transformant en unité réelle, je demande que le Liban soit déclaré État laïc", a affirmé Michel Aoun dans un discours à l'occasion du centenaire du Liban.
Le chef de l'État était resté jusqu'à présent sourd aux revendications de la contestation déclenchée en octobre 2019.
Dimanche soir, il s'est engagé à "appeler au dialogue les autorités religieuses et les dirigeants politiques afin d'arriver à une formule acceptable par tous" qui nécessiterait des amendements constitutionnels.
Emmanuel Macron, premier dirigeant étranger à se rendre au Liban après l'explosion meurtrière au port de Beyrouth avait pressé les responsables politiques d'entreprendre des réformes politiques vitales.
Il avait évoqué, vendredi, les "contraintes d'un système confessionnel" qui ont conduit "à une situation où il n'y a quasiment plus de renouvellement (politique) et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes".
Les responsables occidentaux qui se succèdent à Beyrouth se sont joints aux appels des Libanais pour un changement politique profond, après la catastrophe du port de Beyrouth qui a fait au moins 188 morts, et dont la classe politique est rendue responsable par négligence et corruption.
Avec AFP