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Une mort plus écolo ?

Beaucoup essayent de vivre de façon écologique. Mais qu'en est-il de la mort ? Crémation ou inhumation ont chacune une forte empreinte écologique. Chaque enterrement implique des produits chimiques, soins de conservation du corps, du granit importé de loin, du bois verni... Quant à la crémation, souvent présentée comme une alternative plus verte,  elle consomme une grande quantité d’énergie et émet des polluants. Et s'il existait un autre moyen ? L'équipe d'Élément Terre s’est rendue dans un "cimetière naturel" en France et explore la promesse du compostage des corps en Belgique.

Un cimetière naturel

Lorsque l'on s'y promène, le cimetière naturel de Souché est un hâvre de paix et de verdure. "On est vraiment dans une sorte de bulle végétale, où les animaux, les insectes, les mammifères, les oiseaux vont pouvoir se réfugier en toute tranquillité", explique Amanda Clot, conservatrice des cimetières de la ville de Niort, en Poitou-Charentes.

Ce cimetière naturel a ouvert ses portes en 2014 et accueille aujourd'hui 136 défunts. Ici, la nature et les morts cohabitent en paix. "Les caveaux béton sont interdits, les cercueils sont forcément en bois simple, non vernis, non traité. Les urnes sont dans des matériaux biodégradables. Et on accepte également les cercueils en carton."

Il est aussi demandé aux familles d'éviter les soins de conservation du corps, et même d'habiller les défunts dans des tissus naturels et biodégradables. La simplicité des procédures permet par ailleurs un enterrement ou une crémation moins chère.

Le potentiel du compostage humain

En Belgique, Francis Busigny est encore plus radical : il milite pour la possibilité d'être "humusé", terme qu'il préfère à "composté".

"C'est dans une butte de compostage que je veux terminer", explique le créateur de la fondation "Métamorphose".

En Belgique, composter un être humain n'est pas légal, alors pour l'instant, dans le centre pilote, démonstration est faite sur des dépouilles d'animaux. Il dit avoir réussi l'expérience depuis plusieurs dizaines d'années. "Savoir qu'un an après ma mort, je vais faire pousser des fleurs, des arbres, pourquoi pas des poireaux et redonner la vie pour les suivants, pour toutes les générations futures", se réjouit-il.

Pour explorer cette alternative, le gouvernement wallon a mandaté une équipe de chercheurs de l'Université Catholique de Louvain. Ils ont donc mené deux séries d'expériences sur des cochons, dont les résultats ne sont pas forcément concluants.

"Ce qui est important si on travaille avec des dépouilles humaines c'est que ça marche dans 100 % des cas. Les contraintes sont telles qu'on n'arrive pas à atteindre cet objectif et que probablement on doit être un peu plus modestes."

Ailleurs dans le monde, une expérience a été menée avec succès, dans l'état de Washington aux États-Unis, qui est donc devenu en 2019 le premier état à légaliser le compostage humain. Mais on est bien loin d'une butte de terre dans la nature, puisque le compostage se fait avec du matériel hi-tech.

Source pour infographie : https://www.humusation.org/

Tags: Mort, Écologie, France,