Le chef de la branche radicale du Mouvement islamique en Israël, cheikh Raed Salah, a été arrêté mardi par la police. Cet Arabe israélien est accusé d'attiser le conflit qui agite les quartiers musulmans de Jérusalem depuis plusieurs jours.
AFP - La police israélienne a arrêté mardi soir un chef islamiste radical, cheikh Raed Salah, pour incitation à la violence à la suite des incidents qui agitent les quartiers musulmans de Jérusalem depuis plusieurs jours.
"Cheikh Raed Salah a été arrêté en raison de ses appels incendiaires au cours des derniers jours et pour incitation à la violence", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police locale, Shmuel Ben Rubi.
Il a été interpellé au cours de heurts dans le quartier arabe de Wadi Joz à, Jérusalem-est (occupée par Israël depuis 1967), a précisé le porte-parole.
Raed Salah, un Arabe israélien, est le leader de l'aile radicale du Mouvement islamique en Israël, un groupe extrémiste accusé par les autorités israéliennes d'attiser le conflit autour de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem.
Plusieurs ministres israéliens ont réclamé la mise hors-la-loi du Mouvement islamique.
La tension est restée vive mardi à Jérusalem, où la police a été à nouveau déployée en force après deux jours d'affrontements sporadiques avec des jeunes Palestiniens.
Aucun incident majeur n'a toutefois été recensé pendant la journée tandis que des milliers de personnes, dont des chrétiens évangélistes pro-sionistes, défilaient dans les rues de la Ville sainte à l'occasion de la fête juive de Soukkot, la fête des Cabanes (appelée aussi fête des Tabernacles).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "suit les récents événements de chez lui et est constamment informé, en consultation avec le ministère de la Sécurité intérieure et les autres organismes de la sûreté", a indiqué son bureau.
"La bataille est engagée pour la souveraineté (israélienne) sur Jérusalem", a assuré à la radio le ministre de droite Sylvan Shalom.
Côté palestinien, le principal négociateur Saëb Erekat a accusé Israël d'"allumer la mèche en faisant monter délibérément la tension dans Jérusalem-est occupée". "C'est d'autant plus dangereux qu'il y a un vide (politique) provoqué par l'absence d'un véritable processus de paix", a averti M. Erekat.
La police a maintenu mardi les restrictions d'accès au site, autorisant seulement l'entrée aux musulmans âgés de plus de 50 ans, à condition qu'ils soient Arabes israéliens ou résidents de la partie orientale annexée par Israël après sa conquête en juin 1967.
"Deux mille hommes, des policiers et des garde-frontières, ont été déployés à Jérusalem-est" afin d'éviter tout affrontement avec des Palestiniens, a précisé un porte-parole de la police.
Par ailleurs, des forces de police ont été mobilisées pour assurer la sécurité de la "marche de Jérusalem", une manifestation annuelle qui attire des dizaines de milliers de participants israéliens et étrangers.
Cet évènement sportif et populaire a pris une tournure de plus en plus nationaliste ces dernières années, marquant l'attachement d'Israël à la Ville sainte, décrétée en 1981 "capitale indivisible d'Israël" malgré l'opposition de la communauté internationale.
La tension autour de l'esplanade des Mosquées, une poudrière politico-religieuse depuis des décennies, s'est ravivée à fin septembre à Jérusalem-est, faisant une trentaine de blessés. Les Palestiniens protestaient contre l'intrusion selon eux de pèlerins juifs --un groupe de touristes, selon la police-- venus prier sur l'esplanade.
L'esplanade, qui héberge les mosquées Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Elle est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple.
C'est une visite --perçue comme provocatrice-- du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, sur la même esplanade qui avait déclenché la seconde Intifada, dite " Intifada d'Al-Aqsa" le 28 septembre 2000, et embrasé les Territoires palestiniens.