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Arrêté mardi par des soldats mutins, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé dans la nuit sa démission ainsi que la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Les militaires qui ont pris le pouvoir ont appelé à une transition politique civile conduisant à des élections.
Contesté dans la rue depuis plusieurs mois, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a été renversé par un coup d'État militaire dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 août. IBK a annoncé sa démission et la dissolution du gouvernement et du Parlement après son arrestation plus tôt dans la journée par des soldats mutins.
Le correspondant de RFI à Bamako, Serge Daniel, a fait état d’une situation plutôt calme dans les rues de la capitale malienne, mais "avec un dispositif de sécurité renforcé". Les organisateurs du coup d’État militaire ont rapidement annoncé qu’ils voulaient mettre en place un gouvernement civil de transition chargé d'organiser de nouvelles élections.
"Quand on voit la première photo des mutins, ce sont des officiers supérieurs, contrairement à 2012 où c’était des sous-officiers qui avaient fait un coup d’État (...) Ils font les yeux doux avec la communauté internationale au niveau sécuritaire, ce sont des gens qui savent quand même qu’ils sont en train de marcher sur des œufs", décrypte le correspondant de RFI.
Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé tard, mardi soir, qu'il démissionnait et qu'il dissolvait le parlement, aggravant la crise dans un pays déjà confronté à une insurrection jihadiste et une vague de contestation.
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"Je ne veux pas que du sang soit versé pour me maintenir au pouvoir", a-t-il poursuivi, visiblement fatigué, muni d'un masque de protection chirurgical. "Si aujourd'hui, certains éléments de nos forces armées veulent que cela prenne fin via leur intervention, ai-je vraiment le choix ?", a-t-il encore dit depuis une base militaire à Kati, aux abords de la capitale Bamako, où s'est produite la mutinerie et où il a été détenu.
Ibrahim Boubacar Keïta, de même que plusieurs membres du gouvernement, ont été arrêtés à la suite d'une mutinerie de soldats sur la base militaire de Kati, aux abords de la capitale Bamako, aggravant la crise dans laquelle est plongé le pays, confronté à une insurrection jihadiste et une vague de protestations.
L'UE a appelé mercredi à la libération "immédiate" des prisonniers et au "retour de l'État de droit" dans le pays. "La stabilité de la région et du Mali, la lutte contre le terrorisme doivent demeurer des priorités absolues", a ajouté Charles Michel, président du Conseil européen, soulignant "l'extrême préoccupation" des 27 après les développements des dernières heures.
De son côté, l'Union africaine a annoncé la suspension du Mali de l'organisation "jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel". Le président en exercice de l'UA, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, a par ailleurs dénoncé le coup d'État et exigé la "libération immédiate" du président Ibrahim Boubacar Keïta et de ses ministres.
Le président sud-africain a demandé "un retour immédiat à un gouvernement civil" et prié les militaires "de retourner dans leurs casernes". Il a enfin "exhorté le peuple du Mali, ses partis politiques et sa société civile à respecter l'État de droit et à engager un dialogue pacifique pour résoudre leurs différends", selon son communiqué.
Un "Comité national pour le salut du peuple"
Les militaires qui ont pris le pouvoir ont annoncé, mercredi matin, la création d'un Comité national pour le salut du peuple. Ils ont appelé à une transition politique civile conduisant à des élections dans un "délai raisonnable".
"Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire", a déclaré sur la télévision publique ORTM le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air. Il a affirmé que tous les accords internationaux du Mali seront respectés.
La coalition M5-RFP, à l'origine du mouvement de contestation, a affiché son soutien aux militaires. Le porte-parole Nouhoum Togo a déclaré à Reuters que les derniers événements n'étaient "pas un coup d'État militaire mais une insurrection populaire".
La France et d'autres puissances internationales ont dénoncé la mutinerie, craignant que la chute d'IBK déstabilise davantage le Mali et la région du Sahel dans son ensemble. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir ce mercredi en urgence.
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Avec Reuters et AFP