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Burkina Faso : un important imam retrouvé mort après son enlèvement

Le corps d'un imam du nord du Burkina Faso, Souaibou Cissé, a été retrouvé, samedi. Il avait été enlevé, mardi, dans un car, entre Ouagadougou et Djibo, par un groupe armé. Le leader religieux avait déjà échappé à plusieurs attaques, notamment contre son domicile. 

Un important imam du nord du Burkina Faso, Souaibou Cissé, enlevé mardi 11 août par un groupe armé, a été retrouvé mort, samedi 15 août.

"Après plusieurs jours de recherches infructueuses, le corps sans vie du grand imam a été retrouvé ce (samedi) matin, malheureusement sans vie, non loin du lieu de son enlèvement", a déclaré à l'AFP un élu local, joint de Ouagadougou. 

"C'est triste, mais c'est son corps qui été retrouvé. Des membres de sa famille ont procédé à l'identification du corps et s'apprêtent à procéder à l'inhumation qui aura lieu dans l'après-midi même", a confirmé un habitant de Djibo.

Souaibou Cissé, grand imam de Djibo, 73 ans, avait été enlevé mardi "par un groupe d'individus armés, qui ont intercepté le car dans lequel il regagnait Djibo, après un séjour à Ouagadougou", avait-on appris de sources de sécurité.

Déjà pris pour cible

Président de la communauté musulmane de Djibo, présenté comme  un "leader religieux modéré, qui prônait la tolérance", Souaibou Cissé faisait partie de "ceux qui avaient refusé de quitter la ville malgré les menaces", selon des proches, rappelant qu'il avait à plusieurs reprises échappé à des attaques, notamment contre son domicile. 

Depuis plusieurs mois, Djibo est de plus en plus menacé, des groupes armés imposant un blocus à cette grande ville du Nord, entraînant des pénuries régulières de produits de première nécessité (denrées alimentaires, gaz, carburant et médicaments), selon des habitants. 

Lors d'une visite surprise en juin, le président Roch Marc Christian Kaboré avait promis le retour des forces de sécurité dans cette ville.

Un pays en proie aux attaques jihadistes

Le Burkina Faso est le théâtre d'attaques jihadistes depuis cinq ans, surtout dans le nord et l'est du territoire. Ces attaques ont fait près de 1 100 morts et plus d'un million de déplacés depuis 2015.

Sous-équipées et mal entraînées, les forces de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, n'arrivent pas à enrayer le cycle de violences, malgré l'aide de troupes étrangères, notamment des 5 100 militaires de la force française Barkhane, qui lutte contre les jihadistes dans le Sahel.

Avec AFP