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Raids israéliens sur Gaza après des tirs de ballons incendiaires

L'armée israélienne a indiqué avoir frappé dans la nuit de mardi à mercredi des positions du Hamas dans la bande de Gaza, à la suite de lancers de ballons incendiaires depuis l'enclave palestinienne vers le territoire israélien. 

Tsahal riposte. L'armée israélienne a accentué la pression, jeudi 13 août, sur le Hamas en multipliant les frappes aériennes et en coupant l'accès au carburant dans la bande de Gaza pour tenter de juguler une vague de lancers de ballons incendiaires depuis cette enclave palestinienne. 

Au cours de la semaine passée, l'armée israélienne a revendiqué une série de frappes nocturnes contre des positions du Hamas, mouvement islamiste armé au pouvoir dans la bande de Gaza, en réponse à des tirs de ballons incendiaires dont certains sont à l'origine de feux de broussailles dans le sud d'Israël. 

"L'envoi continu de ballons incendiaires" 

Pour tenter de dissuader ces tirs, les autorités israéliennes, qui imposent depuis plus d'une décennie un blocus à ce territoire palestinien, ont ces dernières heures successivement réduit de 15 à 8 miles nautiques la zone de pêche en Méditerranée pour les Gazaouis, mené des frappes aériennes et stoppé les livraisons de carburant à l'enclave.  

Israël avait déjà fermé depuis mardi le poste de Kerem Shalom, d'où entrent les marchandises pour Gaza, langue de terre peuplée de deux millions d'habitants dont plus de la moitié vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque Mondiale, en excluant toutefois les livraisons de carburant et l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle. 

En réponse à une série de ballons explosifs lancés depuis Gaza vers Israël la semaine dernière, nos forces ont frappé des cibles terroristes du Hamas à Gaza pendant la nuit.

Nous continuerons d'opérer contre toute tentative de nuire aux civils israéliens.

— Tsahal (@Tsahal_IDF) August 12, 2020

Mais jeudi matin, le ministère israélien de la Défense a annoncé "arrêter l'import de carburant dans la bande de Gaza" en raison de "l'envoi continu de ballons incendiaires" depuis l'enclave. 

Dans la nuit, "les avions de combat et des tanks ont frappé" un "site militaire utilisé pour les forces navales du Hamas, des infrastructures souterraines et des postes d'observation", a indiqué l'armée israélienne.  

Enquête 

Ces frappes n'ont fait aucun blessé, mais un "missile qui n'a pas explosé, tiré par l'aviation israélienne", a été retrouvé dans une école du camp de réfugiés de Shati, a indiqué une source sécuritaire gazaouie à l'AFP, précisant que "les équipes de démineurs étaient sur place".  

Un porte-parole de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Adnan Abou Hasna, a lui confirmé que le missile avait été découvert dans une école administrée par cette branche de l'ONU. 

Après cinq mois de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19, qui a relativement épargné la bande de Gaza, les écoles locales avaient repris leurs activités samedi dernier. "Nous avons fermé l'école et attendons le résultat d'une enquête pour déterminer ce qui s'est passé et évaluer l'ampleur des dégâts", a dit M. Abou Hasna à l'AFP. De son côté, l'armée israélienne enquête sur ce missile, a indiqué une porte-parole militaire à l'AFP. 

Et le conseil régional de Shaar Hanegev, regroupement de municipalités israéliennes situées à la lisière de la bande de Gaza, a fait état d'au moins un bouquet incendiaire, une charge explosive nouée à des ballons injectés d'hélium, qui avait atterri côté israélien jeudi matin.   

Un "message"

Selon des analystes palestiniens, les tirs depuis Gaza visent souvent à faire pression sur l'État hébreu pour qu'il donne son feu vert à l'entrée de l'aide financière du Qatar dans l'enclave, prévue dans l'accord de trêve. 

Ces tirs de ballons incendiaires sont un "message" du Hamas à Israël pour tenter "d'améliorer les conditions économiques dans l'enclave, alléger le blocus et mettre en oeuvre une partie des accords conclus par les deux camps via l'Égypte", a dit cette semaine à l'AFP Jamal Al-Fadi, professeur de sciences politiques à l'Université al-Azhar de Gaza.  

Avec AFP

Tags: Israël, Gaza,