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Le scandale sanitaire de la Clinique du sport jugé à Paris

Les maladies contractées dans le milieu hospitalier, appelées infections nosocomiales, sont au cœur du scandale de la Clinique du sport, dont le procès s’ouvre, ce mardi, devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Responsables de la mort de 4 000 personnes par an, les infections nosocomiales (les maladies contractées dans le milieu hospitalier) sont au cœur du scandale de la Clinique du sport, dont le procès s’ouvre, aujourd’hui, devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Trois anciens chirurgiens de cet établissement parisien, dont le directeur de l’époque, sont poursuivis pour blessures involontaires, mise en danger d’autrui et tromperie. Une cinquantaine de patients opérés du dos dans la clinique, entre 1988 et 1993, ont été contaminés par la mycobactérie xenopi. Ils souffrent aujourd'hui d'une maladie s'apparentant à une tuberculose osseuse. Les prévenus encourent des peines de cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende.

Dans l’affaire de la Clinique du sport, il est reproché aux médecins d’avoir réutilisé des kits d'intervention à usage unique et de ne pas avoir respecté le protocole de stérilisation des instruments chirurgicaux, contribuant à la propagation de la mycobactérie dans le réseau d'eau de la clinique. Il est également reproché au directeur de l’établissement d’avoir attendu plusieurs années avant de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à la contamination. Mises en lumière en France par cette affaire révélée en 1997, les infections nosocomiales peuvent être directement liées aux soins dispensés au patient ou simplement survenir lors de l'hospitalisation, indépendamment de tout acte médical.

‘’Délinquants en blouse blanche’’

‘’Ce procès est très attendu par les victimes. Il est temps que les délinquants en blouse blanche rendent des comptes, déclare à france24.com, Alain-Michel Ceretti, époux de l’une des victimes et fondateur de l’association le Lien (Lutte, information, étude des infections nosocomiales). Leurs manquements ont brisé des vies et sont à l’origine de beaucoup souffrances. Nous attendons des condamnations exemplaires.’’ Et d’ajouter : ‘’Un diplôme de médecine ne doit pas être synonyme d’impunité, il faut identifier les brebis galleuses qui n’exercent ce noble métier que pour l’argent, au mépris des vies humaines qu’ils ont entre leurs mains.’’

Contacté par france24.com, Me Xavier Flécheux, avocat de l’un des prévenus, le chirurgien Didier Bornert, estime ‘’qu’il ne s’agit ni de négligence ni d’histoire d’argent mais avant tout d’un problème exceptionnel de contamination du réseau de l’eau de la clinique, par une bactérie rarissime, qui n’engage en rien la responsabilité de mon client, qui opère depuis un trentaine d’année sans jamais avoir rencontré le moindre problème.’’ Médecine business contre fatalité, les débats sont ouverts jusqu’au 28 octobre.