À la Une de la presse, ce mardi 4 août, la décision du roi Juan Carlos, sous le coup d’une enquête de la Cour suprême, de quitter l’Espagne. La mort d’un journalier sans-papier dans une exploitation agricole du sud du pays. Un passionné du journal local français La Montagne. Et une exposition à visiter déshabillé(e).
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À la Une de la presse espagnole, la décision du roi Juan Carlos, soupçonné de corruption, et sous le coup d’une enquête de la Cour suprême, de s’exiler.
Dans une lettre publiée hier, l’ancien souverain fait part à son fils, le roi Felipe VI, de sa volonté de quitter le pays pour ne pas lui porter préjudice. Un message dans lequel il assure également ne pas chercher à échapper ainsi à la justice, avec laquelle il se dit prêt à coopérer. Une décision «adéquate, pertinente et responsable» d’après El Pais, qui estime toutefois que «la conduite décevante et peu exemplaire de Juan Carlos durant les dernières années de son règne (avant son abdication en 2014) ne doit pas faire oublier son irremplaçable contribution au progrès et à la liberté des Espagnols pendant près d’un demi-siècle», et son rôle dans la transition démocratique. Le quotidien espagnol met en garde contre la tentation «irresponsable d’alimenter la crise institutionnelle à un moment où (l’Espagne) a tant besoin de stabilité pour affronter une crise économique dévastatrice déjà présente, et une crise sanitaire toujours en cours».
Les quotidiens espagnols sont très divisée sur la décision de Juan Carlos de quitter le pays. «Juan Carlos quitte l’Espagne pour ne pas nuire au règne de son fils» : le très droitier ABC regrette que le «prestige» de Juan Carlos ait été «détérioré par sa conduite», mais attribue surtout sa décision aux «pressions gouvernementales de ces derniers mois». «Au-delà de la décision de Juan Carlos, il faut s’interroger sur la stratégie en marche contre l’architecture constitutionnelle de 1978», critique le journal, qui demande au président du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, de «défendre activement la Couronne» espagnole.
«Juan Carlos abandonne l’Espagne» : Ara souligne que le départ de Juan Carlos intervient «en pleine enquête sur son patrimoine occulte dans des paradis fiscaux» et ses relations avec la famille royale saoudienne. Pour le journal catalan, il serait «irréaliste de prétendre que le déclin de Juan Carlos n’affecte pas Felipe VI, car la monarchie est par essence héréditaire», ce qui aurait pour conséquence de confronter la classe politique à un très sérieux dilemme : soit fermer les yeux sur la réalité et faire comme si de rien n’était. Soit affronter le problème de front et donner la parole aux citoyens, par un référendum sur la monarchie.
La presse espagnole revient aussi ce matin sur la mort, samedi dernier, d’un saisonnier sans-papiers dans une plantation de Murcie, au sud du pays. El Pais raconte qu’Eleazar Benjamin Blandon Herrera, 42 ans, arrivé du Nicaragua en octobre dernier, a été déposé inconscient dans un centre de santé de la ville, après s’être évanoui dans le champ où il travaillait. Ce jour-là, l’homme travaillait depuis 5 heures du matin, sans eau pour se rafraîchir, par 44 degrés. Il aurait été victime d’un coup de chaleur. Eleazar Benjamin Blandon, dont la demande d’asile était bloquée à cause de l’épidémie de coronavirus, aurait lui-même témoigné, peu de temps avant sa mort, des conditions de travail inhumaines dans les champs auprès de sa famille, qui dit ne pas avoir les 5 000 euros nécessaires pour faire rapatrier son corps. D’après El Pais, le père d’Eleazar Benjamin Blandon, qui avait fui lui aussi le Nicaragua pour les États-Unis en 2001, serait mort dans des circonstances similaires il y a trois ans, dans un chantier de construction au Texas.
On ne se quitte pas là-dessus. Le quotidien local français La Montagne raconte, lui, la jolie histoire d’un de ses abonnés, un lecteur fervent qui a souhaité de faire inhumer dans un cercueil capitonné de son quotidien préféré. Dans les colonnes du journal, sa fille se souvient : «Mon père a toujours été abonné à La Montagne, dimanche et jours fériés compris. Il lisait son journal de A à Z».
En France, y a ceux que la lecture de leur quotidien passionne, et les fanatiques du comédien Louis de Funès, auquel la Cinémathèque consacre prochainement une exposition. À cette occasion, l’association des naturistes de Paris y organisera le 13 septembre une visite dans le plus simple appareil, mais avec des masques, bien sûr. Un clin d’œil au «Gendarme de Saint-Tropez», où Louis de Funès, alias le maréchal des logis-chef Cruchot, faisait la chasse aux nudistes, les fameux «culs nus». Lu sur le Huffington Post.
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