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En RD Congo, troisième marche en 10 jours contre le nouveau président de la Commission électorale

Des manifestants ont de nouveau battu le pavé dimanche à Kinshasa, en RDC, pour protester contre le choix d'un nouveau président à la tête de la Commission électorale. Il s’agit de la troisième marche de ce type en dix jours. Toutes ont été interdites par les autorités.

Kinshasa a été le théâtre dimanche 19 juillet d’une nouvelle marche – pour la troisième fois en dix jours - contre le choix d'un nouveau président à la tête de la Commission électorale en République démocratique du Congo (RDC).

Interdite par les autorités comme les deux autres, cette marche s'est cette fois-ci déroulée sans incident. Les forces de sécurité ont encadré les quelques centaines de militants qui avaient répondu à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif catholique.

Fin des marches pacifiques de ce jour :

1. Pour une CENI dépolitisée, véritablement indépendante et crédible;
2. Pour l’audit financier et technique de la @cenirdc et sa réforme préalables à la désignation de nouveaux animateurs.

Pas d’incidents reportés pour le moment. pic.twitter.com/XQkPnrNT4d

— LUCHA ???????? (@luchaRDC) July 19, 2020

Au moins cinq manifestants avaient été tués lors de la première marche le 9 juillet à l'appel du parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Un policier a été lynché à mort.

Le 13 juillet, la marche à l'appel de la coalition d'opposition Lamuka avait réuni des milliers de manifestants à Kinshasa, dispersés à coups de gaz lacrymogènes en fin de cortège.

Ces trois marches se sont opposées au choix d'un cadre de l'équipe sortante à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Ronsard Malonda.

Déjà entériné par l'Assemblée nationale, le choix de Ronsard Malonda doit être validé ou non par le président de la République Félix Tshisekedi.

"Nous voulons une Céni dépolitisée"

Les manifestants accusent Ronsard Malonda, actuel secrétaire exécutif de la Céni, d'avoir participé à la "fraude" lors des précédents scrutins.

"Nous voulons cette fois-ci d'une Céni dépolitisée, une Céni crédible pour ne plus connaître le chaos électoral que nous avons connu en 2018", a déclaré Gertrude Ekombe, du Comité laïc de coordination (CLC).

C’est la Céni qui avait déclaré Félix Tshisekedi - issu du parti d'opposition UDPS -vainqueur du scrutin présidentiel du 30 décembre 2018.

Le Front commun pour le Congo (FCC) de son prédécesseur Joseph Kabila avait gardé la majorité à l'Assemblée nationale, selon ces mêmes résultats de la Céni, validés par la Cour constitutionnelle.

La coalition d'opposition Lamuka avait alors dénoncé des résultats "fabriqués" par la Céni en revendiquant la victoire de son candidat, Martin Fayulu.

L'église catholique avait aussi émis de fortes réserves sur ces résultats de la Céni, de même que, pendant un temps, l'Union africaine (UA) et la France.

Avec AFP