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Large victoire des socialistes aux législatives anticipées

Le Pasok (socialiste) a ravi le pouvoir aux conservateurs en Grèce. Le parti, emmené par Georges Papandréou, obtient 160 des 300 sièges du Parlement, selon des résultats portant sur 85 % des bureaux de vote.

La gauche revient aux affaires en Grèce après des législatives anticipées, convoquées et perdues, par les conservateurs, au pouvoir depuis cinq ans.

Après le dépouillement de près de 99 % des bulletins, le parti socialiste Pasok de Georges Papandréou obtient 43,94 % des suffrages, soit 160 sièges sur les 300 que compte l’unique chambre du Parlement grec.

Le Premier ministre sortant, Costas Caramanlis, qui avait ramené la droite au pouvoir en 2004 après près de 20 ans de règne socialiste, avait convoqué ces législatives anticipées à mi-mandat pour accroître sa majorité dans le but de mener une politique d’austérité.

"Un vote sanction contre le gouvernement conservateur"

L’échec est d’autant plus cuisant pour les conservateurs qu’ils réalisent leur plus mauvais score depuis la création de leur parti, Nouvelle Démocratie, en 1974. Costas Caramanlis a rapidement reconnu sa défaite et s’est engagé à quitter prochainement la présidence de la formation. "La seule voie honnête et responsable pour moi est d'assumer la responsabilité de cette défaite et de mettre en route la procédure pour convoquer un congrès exceptionnel du parti dans un mois", a-t-il déclaré devant la presse.

La victoire du socialiste Georges Papandréou est avant tout "un vote sanction contre le gouvernement conservateur", estime la correspondante de FRANCE 24 en Grèce, Alexia Kefalas. Selon elle, "beaucoup reprochent à Costas Caramanlis d’avoir très mal géré les affaires de l’État, notamment lors des incendies de cet été ou lors de la vague d’émeutes qui a secoué le pays en décembre 2008."

Le futur Premier ministre a fait campagne avec un programme de soutien aux bas revenus et d’alourdissement de la fiscalité sur les plus hauts salaires. Il a promis un plan de relance massif pour faire face à une situation économique préoccupante, avec une croissance nulle en 2009 et une dette publique évaluée à 103 % du produit intérieur brut (PIB).

La politique en Grèce, une affaire de famille

La scène politique grecque présente l’originalité d’être constituée de clans familiaux qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. Le père et le grand-père du socialiste Georges Papandréou ont été Premiers ministres avant lui. L’oncle de Costas Caramanlis a lui aussi été chef du gouvernement, un poste qu’il a même occupé à quatre reprises.

Une spécificité que déplore l’écrivain grec Takis Théodoropoulos, sur l’antenne de FRANCE 24 : "En 1944, à la libération, le Premier ministre s’appelait Papandréou ; quand j’avais 5 ans, le Premier ministre s’appelait Caramanlis ; quand j’avais 19 ans le Premier ministre s’appelait Papandréou ; à aujourd’hui 50 ans, le Premier ministre s’appelle encore Papandréou ; la politique ne s’hérite pourtant pas…’’