logo

Les entreprises allemandes priées de s'engager sur le respect des droits humains et environnementaux

En Allemagne, le débat sur la nécessité d'une loi de vigilance des entreprises, comme elle existe en France, va être tranché. Les plus grandes sociétés pourraient devoir s'engager à s'assurer que les droits humains et environnementaux soient respectés tout au long de la chaîne de production et d'approvisionnement. 

Il s'agissait d'un engagement lors de la mise en place de la grande coalition, il y a deux ans. Mettre en place une loi sur la vigilance des entreprises. Un principe édicté par une résolution de l'ONU de 2011 et qui concerne la "responsabilité sociale des entreprises" (RSE). Les grandes sociétés doivent ainsi s'assurer que les droits humains et environnementaux soient bien respectés tout au long de la chaîne de production et d'approvisionnement par la société mère comme par les sous-traitants. 

Aujourd'hui, les entreprises allemandes s’engagent sans contraintes. Elles s’auto-évaluent. Mais seule une minorité joue réellement le jeu et répond au questionnaire annuel prévu. Un nouveau questionnaire rendu public ce mardi le montre à nouveau. D'où la volonté des ministres du Travail, Hubertus Heil, et du Développement, Gerd Müller, de recourir à la loi. 

Une loi qui suscite une levée de bouclier des organisations patronales mais aussi du ministre de l'Economie, Peter Altmaier, qui juge qu'en pleine crise du Covid-19, ce n'est pas le moment, et qu'une loi n'aurait de sens que si elle était prise au niveau européen. 

La France, elle, a été pionnière à légiférer sur le sujet, avec une loi dite du Rana Plaza, en référence à un drame survenu au Bangladesh en 2013, où plus de 1000 ouvrières et ouvriers sont morts dans l'effondrement d'un atelier de confection. Mais cette loi est aujourd'hui critiquée par de nombreuses entreprises, dont Sherpa ou le CCFD-Terre, solidaire qui la jugent pas suffisamment respectée et peu transparente.