Interrompu depuis novembre 2018, le dialogue entre Belgrade et Pristina va reprendre suite à un sommet en visioconférence sur les Balkans.
Des discussions directes entre le président serbe et le Premier ministre du Kosovo vont reprendre, ont annoncé conjointement Emmanuel Macron et Angela Merkel, suite à un sommet en visioconférence sur les Balkans.
Les échanges reprendront dimanche en visioconférence, puis jeudi prochain en face à face à Bruxelles pour tenter de normaliser les relations entre Belgrade et l'ancienne province serbe qui a proclamé son indépendance en 2008.
"Le président (serbe Aleksandar) Vucic et le Premier ministre (kosovar Avdullah) Hoti sont convenus de reprendre le dialogue entre Belgrade et Pristina, interrompu depuis novembre 2018", annoncent le président français et la chancelière allemande dans un communiqué conjoint, confirmant les informations obtenues de source diplomatique.
"L’Union européenne continuera de faciliter leur dialogue, dans le but de normaliser les relations entre la Serbie et le Kosovo, au moyen d’un accord global, définitif et juridiquement contraignant", ajoutent les deux dirigeants européens.
La normalisation des relations entre Belgrade et Pristina est l'une des conditions fixées par l'Union européenne pour parachever les négociations d'adhésion – entamées en janvier 2014 – de la Serbie au bloc.
Dans une interview accordée à Reuters TV, le président serbe a jugé que l'initiative franco-allemande portait déjà ses fruits. "Nul ne peut garantir ce qui adviendra au terme de ce processus, mais il s'agit de la première nouvelle relativement optimiste", a-t-il déclaré. "Peu m'importe si cela arrive dans un mois ou dans deux ans", a-t-il dit d'un éventuel accord de paix.
Le dialogue entre Belgrade et Pristina, qui se sont engagés en 2013 à mener un processus sous l'égide de l'Union européenne pour tenter de résoudre leur différend, était interrompu depuis novembre 2018 et la décision du gouvernement kosovar de doubler les droits de douane sur les produits d'importation de fabrication serbe.
"Ce sommet faisait suite à de nombreuses démarches franco-allemandes pour obtenir en premier lieu la solution de la crise liée aux taxes qui avaient produit une interruption de ce dialogue", a expliqué une source diplomatique à Paris. "Il était important de démontrer que la France et l'Allemagne avaient la capacité d'entraîner des partenaires qui sont dans une situation conflictuelle mais aussi de démontrer qu'il y avait dans cette affaire une légitimité européenne."
Avec Reuters