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Le Premier ministre chinois en visite de trois jours à Pyongyang

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a entamé, ce dimanche, une visite de trois jours en Corée du Nord. Ce voyage pourrait aider à relancer les pourparlers sur le nucléaire nord-coréen, actuellement au point mort.

AFP - Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a été accueilli dimanche en grande pompe en Corée du Nord pour une exceptionnelle visite chez son allié qui nourrit les espoirs d'un retour prochain de Pyongyang aux négociations sur le nucléaire.

Le chef du gouvernement chinois a eu droit au tapis rouge et à la présence du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il à son arrivée à l'aéroport de Pyongyang, selon des images de télévision.

Une garde d'honneur et des femmes agitant des drapeaux chinois avaient été convoqués pour cette visite de trois jours, la plus haute d'un responsable chinois depuis celle du président Hu Jintao en 2005.

M. Wen était accompagné du chef de la diplomatie, Yang Jiechi, et de l'émissaire chinois pour les pourparlers à Six pays sur le nucléaire, Wu Dawei, selon l'agence Chine nouvelle.

Wen Jiabao a signé dimanche une série d'accords de coopération avec son homologue Kim Yong-il et s'entretiendra lundi avec Kim Jong-il, selon les agences Chine nouvelle et Yonhap.

Pékin est le premier partenaire économique de Pyongyang et les deux pays sont toujours liés par un accord de défense mutuel depuis 1961.

Ce déplacement a été présenté comme une "visite officielle amicale" par les médias officiels chinois alors que Yonhap a laissé entendre que Kim Jong-il pourrait faire une "annonce importante" en rapport avec ces négociations actuellement au point mort.

En recevant à la mi-septembre un émissaire chinois, le leader nord-coréen Kim Jong-il avait affiché des signes d'apaisement en se déclarant prêt à retourner à la table des discussions "bilatérales et multilatérales".

Une escalade des tensions a mis un coup d'arrêt à ces tractations à six pays (deux Corée, Etats-Unis, Chine, Japon, Russie).

Pyongyang s'est retiré en avril de ces pourparlers hébergés depuis 2003 par Pékin et qui visent à faire renoncer Pyongyang à ses ambitions atomiques en échange d'une aide énergétique.

Les sanctions internationales à l'encontre de la Corée du Nord ont été durcies à la suite du lancement par Pyongyang, début avril, d'un missile à longue portée. La Corée du Nord a estimé "injustes" les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU affirmant que l'engin était destiné à mettre en orbite un satellite de communications.

En représailles, Pyongyang a non seulement quitté les négociations sur sa dénucléarisation mais procédé, le 25 mai, à son deuxième essai nucléaire depuis celui d'octobre 2006.

Le régime stalinien a ensuite fait monter la pression en menaçant de ne pas abandonner le nucléaire et d'utiliser son plutonium à des fins militaires.

Lors d'une tournée asiatique, fin septembre, le secrétaire d'Etat adjoint américain, James Steinberg, avait accueilli favorablement le déplacement de Wen Jiabao en Corée du Nord tout en appelant le régime à "saisir cette fabuleuse occasion" pour revenir aux négociations.

Selon Yonhap, le représentant spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Bosworth devrait justement annoncer une visite à Pyongyang dans le sillage de celle de M. Wen.

Toutefois, les Etats-Unis estiment que la dénucléarisation du Nord nécessite une solution multilatérale et rejettent l'idée, avancée par Pyongyang, de discussions strictement américano-coréennes remplaçant les pourparlers à six pays.

Pyongyang juge que les Etats-unis sont les seuls à pouvoir offrir au régime ce qui l'intéresse vraiment: un pacte de non agression, voire un traité de paix.