
Après 43 années de service, la doyenne des centrales nucléaires a été définitivement débranchée lundi soir. Une fermeture qui pose la question de l'avenir du nucléaire en France.
Après les deux réacteurs de Fessenheim, débranchés en février et ce lundi, la France compte arrêter douze réacteurs supplémentaires d'ici 2035. Le pays devrait réduire la part du nucléaire dans la production d'énergie d'un peu plus de 70% en 2019 à 50%. Après cette date, la plupart des centrales, qui ont toutes été construites dans les années 1970 et 80 arriveront en fin de vie. Elles seront elles aussi mises à l'arrêt progressivement. Si bien qu'aucune ne fonctionnera plus à l'horizon 2060.
Dans ce contexte, l'avenir du nucléaire, une filière qui fait vivre 220 000 personnes directement et indirectement se pose. Il y a quelques années, le pays voulait s'orienter vers des réacteurs de nouvelle génération, les fameux EPR. Mais le chantier du premier, en construction à Flamanville, en Normandie, a pris plus de dix ans de retard. Il aurait dû être connecté au réseau en 2012, mais il ne le sera pas avant 2023, ce qui a entraîné une envolée de la facture, déjà évaluée à plus de 12 milliards d'euros au lieu des 3,5 milliards d'euros initialement prévus.
Le gouvernement préfère donc attendre 2023 pour savoir si la technologie fonctionne avant de commander six nouveaux réacteurs. Cela repousse la décision au prochain quinquennat, même si le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, estime que le "nucléaire garde toute sa pertinence aujourd'hui", parce qu'il assure une "indépendance énergétique" au pays, précise-t-il et qu'il n'émet pas de dioxyde de carbone.
Cependant, ces dernières années, le coût du solaire et de l'éolien a lui, fortement baissé, jusqu'à devenir moins cher que le nucléaire si bien qu'un scénario 100% énergie renouvelable est actuellement étudié par EDF, à la demande du gouvernement. La filière pourrait trouver à Bruxelles son meilleur allié où le plan de relance de 750 milliards d’euros est en discussion et où le "Green Deal", qui donne pour objectif la neutralité carbone pour l'Europe d'ici 2050, fait figure de priorité.
Une relance verte, par les énergies renouvelables pourrait d’après le cabinet EY créer 250 000 emplois en France d’ici 2028, soit plus que le secteur du nucléaire aujourd'hui.