Le pilote allemand de l’écurie Red Bull s’est montré le plus rapide lors d’une séance d’essais chaotique, marquée par trois interruptions et de nombreuses sorties de piste. La grille de départ définitive sera connue dimanche.
AFP - Sebastian Vettel (Red Bull) a décroché la pole position samedi à Suzuka, une excellente performance dont le bénéfice reste difficile à quantifier, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) s'étant refusée à communiquer la grille de départ de la course.
L'Allemand semblait aux anges quelques minutes après son meilleur chrono en Q3. Le premier des objectifs qu'il s'était fixé dans le but de conquérir le titre, à savoir réaliser trois poles et remporter les trois dernières courses, est atteint.
"Nous sommes venus ici pour gagner. Je pense qu'on est dans la meilleure position pour l'épreuve de demain", a remarqué Vettel. "Il me reste trois courses et l'écart est assez important. Donc, chaque course est importante si nous voulons garder nos chances" de titre, a-t-il poursuivi.
Avec 25 points de retard sur le leader du Championnat, le Britannique Jenson Button (Brawn GP) et 10 sur le Brésilien Rubens Barrichello quand 30 points restent en jeu, Vettel sait que la victoire est impérative. Mais la piste de Suzuka, très piégeuse, ne lui facilitera pas la tâche.
Quatre pilotes sont ainsi violemment sortis de piste lors de "qualifications folles", selon l'Italien Jarno Trulli, deuxième sur Toyota, dont le coéquipier Timo Glock, accidenté à très grande vitesse, s'en sort heureusement sans dommages.
Interruptions
Les débats ont dû être interrompus à trois reprises. "Clairement, quand on regarde les moniteurs TV et qu'on voit (les accidents) de ses collègues, on est inquiet. Mais heureusement, ils s'en sont tous sortis", s'est réjoui Lewis Hamilton, troisième sur McLaren-Mercedes, qui a souhaité féliciter la FIA pour son "bon boulot en terme de sécurité".
Le satisfecit s'arrêtera là pour la Fédération internationale, qui a ensuite montré toutes ses carences.
La FIA a commencé par sanctionner, assez justement, cinq pilotes, Jenson Button et Rubens Barrichello (Brawn GP), Adrian Sutil (Force India), Fernando Alonso (Renault) et Sébastien Buemi (Toro Rosso), de cinq places sur la grille de départ dimanche pour leur comportement anti-sportif samedi.
Vitantonio Liuzzi (Force India) avait subi la même punition précédemment car il avait changé sa boîte de vitesses après les troisièmes essais libres. Mark Webber (Red Bull), obligé de remplacer son châssis après un accident samedi matin et privé de qualifications, se voyait contraint de débuter la course des stands dimanche. Jusque là, le règlement était respecté.
Ubuesque
On apprenait ensuite qu'Heikki Kovalainen (McLaren-Mercedes) avait également un problème de boîte nécessitant un changement, alors que Timo Glock, dont le châssis était en morceaux, s'élancerait lui aussi des stands, s'il se remettait de son accident, selon des porte-paroles de ces deux écuries.
Sur vingt pilotes, sept devaient donc se retrouver pénalisés de cinq places et deux partir des stands. Une situation ubuesque nécessitant clarification... La FIA préféra baisser le rideau.
"En raison de l'état de Timo Glock, la grille provisoire sera communiquée quatre heures avant le départ et la grille définitive une heure avant", fit savoir une porte-parole de la Fédération internationale.
Aux médias donc de faire leur propre grille de départ. Au gré des essais des journalistes, Barrichello s'est retrouvé en 6e, ou 10e position, parfois entre les deux. Idem pour Button, oscillant entre la 8e et la 13e place. Navrant, alors que ces deux hommes jouent le titre et que leur rang de départ à Suzuka déterminera leur course.
Le public, lui, reste dans l'attente. La F1, déjà secouée par l'affaire du "crashgate", qui a valu à Renault une exclusion avec sursis, ne méritait pas cela.